Le patron de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, a lancé un avertissement clair vendredi lors du Reagan National Economic Forum : les États-Unis doivent rapidement remettre de l’ordre dans leurs affaires économiques et géopolitiques, faute de quoi ils risquent de perdre leur place de leader mondial.
Interrogé sur ses principales inquiétudes actuelles, Dimon a pointé du doigt un monde en pleine recomposition, marqué par des tensions croissantes entre Washington et Pékin. « Nous avons des problèmes et nous devons les affronter », a-t-il déclaré, dénonçant « l’ennemi intérieur » : une administration inefficace en matière de régulation, d’immigration, de fiscalité, d’éducation ou encore de santé.
Le dirigeant de la première banque américaine s’est également montré critique sur la politique commerciale de Donald Trump, en particulier sa stratégie tarifaire agressive. « Je reviens de Chine : ils n’ont pas peur, ne vous y trompez pas. Si vous pensez qu’ils vont se soumettre à l’Amérique, je ne parierais pas là-dessus », a-t-il affirmé. Une prise de position qui intervient alors que Trump menace d’augmenter à 50 % les droits de douane sur l’acier chinois.
Jamie Dimon appelle au contraire au dialogue avec Pékin et à un renforcement des alliances militaires américaines. Selon lui, la Chine reste un « adversaire potentiel » doté de « nombreuses forces », mais le véritable danger réside dans l’incapacité des États-Unis à gérer leurs propres faiblesses. « Si, dans quarante ans, nous ne sommes plus la première puissance économique et militaire, le dollar ne sera plus la monnaie de réserve mondiale. C’est un fait », a-t-il prévenu.
Un avis que ne partage pas Scott Bessent, secrétaire au Trésor, qui a rétorqué dimanche sur CBS : « Jamie est un excellent banquier, mais je ne suis pas du tout d’accord. Les lois de l’économie s’appliquent aussi à la Chine, comme à tout le monde. »
La rédaction
(Photo Belgaimage)