À peine entré en vigueur mardi matin, le cessez-le-feu entre Israël et l’Iran a volé en éclats. Peu après 11h, deux missiles balistiques lancés depuis l’Iran ont visé le nord d’Israël, provoquant l’activation des sirènes d’alerte en Galilée. Le système de défense antimissile a intercepté les projectiles, mais la tension est immédiatement remontée d’un cran.
La réponse israélienne ne s’est pas fait attendre. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a ordonné une riposte immédiate. « Téhéran va trembler », a lancé le ministre des Finances Bezalel Smotrich, promettant une réaction ferme à ce qu’Israël considère comme une rupture de la trêve.
Ironie du timing : quelques heures plus tôt, le cabinet de sécurité israélien avait validé un cessez-le-feu à l’initiative de l’ancien président américain Donald Trump. Dans son communiqué, le gouvernement israélien justifiait sa décision en affirmant avoir neutralisé les deux menaces majeures posées par l’Iran : son programme nucléaire et sa capacité balistique.
Mais les premières heures d’une trêve sont souvent les plus fragiles. Et les prémices de la journée avaient déjà donné le ton : malgré l’accord censé entrer en vigueur à 7h du matin, l’Iran a tiré une salve de 20 missiles. L’une des villes touchées, Beer Sheva, a payé un lourd tribut : quatre morts et une vingtaine de blessés, malgré la présence d’abris antibombes.
Dans la nuit, l’aviation israélienne avait poursuivi ses frappes contre des positions stratégiques iraniennes, détruisant des lanceurs de missiles dans le nord du pays et tuant un ingénieur militaire à Téhéran. À l’aube, l’armée israélienne annonçait avoir infligé de lourds dégâts à l’infrastructure militaire iranienne, affirmant avoir temporairement pris le contrôle du ciel au-dessus de la capitale.
Côté iranien, les déclarations sont plus floues. Les médias officiels contestent toute violation du cessez-le-feu, mais un haut responsable sécuritaire cité par l’agence Fars prévient que le pays « garde le doigt sur la détente ». Paris a de son côté appelé à un « arrêt complet des hostilités », sans grand effet immédiat.
L’espoir d’un répit, après onze jours de guerre intense, aura donc été de courte durée pour les Israéliens. Le retour à une vie normale semble, une fois de plus, repoussé aux calendes grecques.
La rédaction
(Photo by Karim JAAFAR / AFP)