L’Assemblée nationale française a adopté à une large majorité une résolution appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis novembre 2024. Sur 339 votants, 307 députés ont soutenu le texte, tandis que 28 s’y sont opposés — tous issus du groupe La France insoumise (LFI) — et 4 se sont abstenus.
Boualem Sansal, âgé de 80 ans, a été arrêté à Alger en novembre 2024 et condamné en mars 2025 à cinq ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale » . Cette condamnation fait suite à des déclarations controversées sur les frontières algériennes, perçues comme favorables aux revendications marocaines. Son incarcération a suscité une vive émotion en France, notamment en raison de son état de santé préoccupant et de son engagement en faveur de la liberté d’expression
Le groupe LFI a voté contre la résolution, arguant que le texte ne se limitait pas à demander la libération de Boualem Sansal, mais qu’il « attise les tensions politiques entre la France et l’Algérie » . La députée Nathalie Oziol a exprimé des réserves sur le ton du texte, estimant qu’il risquait d’exacerber les tensions diplomatiques. Malgré ces critiques, LFI a affirmé soutenir la libération de l’écrivain, tout en dénonçant une « instrumentalisation politique » de l’affaire .
Réactions politiques
Le vote de LFI a été vivement critiqué par des responsables politiques de différents bords. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a dénoncé une « position honteuse » . Des figures de la droite et de l’extrême droite ont également exprimé leur indignation, accusant LFI de soutenir un régime autoritaire et de manquer à ses principes démocratiques.
La résolution, proposée par la députée Renaissance Constance Le Grip, appelle à la libération immédiate de Boualem Sansal et souligne les engagements internationaux de l’Algérie en matière de droits humains. Elle invite également les autorités françaises et européennes à conditionner leur coopération avec l’Algérie à des avancées concrètes en matière d’État de droit et de libertés fondamentales.
A.G.
(Photo : Nicolas Roses, Abacapress)