La secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts s’est emmêlée les pinceaux sur une question sur les échauffourées dont on été victimes des représentants du PS à Paris en ce 1er mai.
La polémique est partie d’une question du journaliste Yves Calvi, sur RTL, à Marine Tondelier, cheffe des Ecologistes : « L’éviction contrainte de Jérôme Guedj : comment expliquez-vous qu’il soit spécifiquement pris pour cible et pour être tout à fait direct, est-ce qu’on peut parler d’un antisémitisme d’extrême gauche ? », lui a-t-il demandé. La Nordiste a d’abord soupiré. « Je ne veux pas répondre à cette question », a-t-elle indiqué. « Je suis embêtée, parce que personne ne doit être évincée des manifestations, mais je vois aussi comment Jérôme Guedj donne rendez-vous, vient avec 20 journalistes… Je pense qu’en fait, il faut faire attention. Il faut faire attention tout le temps et vraiment ce moment, c’est le moment des travailleurs, le 1er-mai. »
Hier, des « Black blocs » cagoulés, ont vivement bousculé élus et militants PS qui avaient un stand sur le trajet de la manifestation de ce jeudi 1er mai à Paris. Selon la préfecture de police, « l’incident » a eu lieu « un peu avant 15 heures, boulevard de l’hôpital ». Les forces de l’ordre sont intervenues pour « rétablir le calme », après « la prise à partie d’élus aux abords du local d’un parti politique »
Le député socialiste Jérôme Guedj, qui avait dû quitter un rassemblement dimanche contre l’islamophobie après avoir essuyé des invectives aux relents antisémites, a dû être écarté du cortège « Un premier groupe virulent nous a fait des doigts d’honneur, nous a insultés de « traîtres » en chantant « tout le monde déteste le PS » », a raconté Jérôme Guedj à l’AFP. « Puis ont débarqué 20-30 personnes habillées en noir, comme des black blocs, qui sont allées au contact. Elles ont frappé des gens et ont mené une charge en jetant plusieurs bombes agricoles », a-t-il poursuivi.
Les accusations en « traîtrise » reviennent régulièrement contre le PS dans des groupes d’extrême gauche radicalisés car ils accusent le PS de ne pas voter les motions de censure contre François Bayrou.
« Tout le monde déteste le PS », ont scandé ces manifestants hostiles à la présence socialiste. « Les crétins décérébrés, pseudo-antifas et cagoulés de noir, sont arrivés. Injures, crachats, et enfin coups de poing et mortier », a résumé sur X l’intéressé, en remerciant les forces de l’ordre pour leur « tonique » intervention.
« Jérôme Guedj, il a mon soutien comme tous les militants du parti socialiste, mais je pense qu’il faut faire attention à ne pas faire du 1er-mai, la revue de presse des incidents. La vérité en France, pour plein de travailleurs, plein de syndicalistes, c’était une belle journée, avec des manifestations qui se sont bien passées et dans lesquelles tout le monde doit trouver sa place », a commenté Marine Tondelier sur RTL.
Un retour de bâton
Depuis Marine Tondelier est prise à partie par le parti socialiste et a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, étant sommée de présenter des excuses. « Chère Marine Tondelier, si je comprends bien ton raisonnement, Jerôme Guedj l’a ‘bien cherché’. Et bien non. Depuis les insinuations honteuses à son égard de JL Mélenchon, Jérôme est l’objet d’un lynchage médiatique. Tes propos renforcent ce climat nauséabond. Des regrets ? », l’a questionnée publiquement sur le réseau X, le sénateur nordiste Patrick Kanner.
Mise sous une forte pression, Martine Tondelier a ensuite été obligée de présenter ses excuses et d’affirmer qu’un antisémitisme d’extrême-gauche existait bien : « les socialistes ont leur place dans les manifestations. Je l’ai dit hier et sur RTL. Jérôme Guedj, comme l’ensemble des socialistes et manifestants doit pouvoir le faire dans la sérénité. J’ai essayé de l’appeler ce matin et je le referai dans la matinée », avant de répondre à la question initiale d’Yves Calvi : « quant à savoir s’il existe un antisémitisme d’extrême gauche, la réponse est oui. Comme dans l’ensemble de la société d’ailleurs. J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer plusieurs fois sur le sujet, et maintient qu’il faut le combattre partout et tout le temps. J’ai été surprise par la manière dont la question m’a été posée hier, faisant un lien entre deux événements sur lesquels je n’avais pas toutes les informations, ayant moi-même manifesté à Dunkerque. Je présente mes excuses auprès de toutes celles et ceux que l’imprécision de ma réponse a pu heurter. »
« Jérôme Guedj est ciblé par les militants d’extrême gauche parce qu’il est juif», a enfin regretté de son côté le député de Paris Sylvain Maillard ce vendredi 2 mai dans la matinale de Sonia Mabrouk sur Europe1 et Cnews.
La rédaction
(Photo Belgaimage)