À la veille du sommet d’Anchorage (Alaska) consacré à l’Ukraine, les capitales européennes se sont mobilisées pour tenter d’influer sur Donald Trump. Le chancelier allemand Friedrich Merz a ainsi réuni hier par visioconférence les principaux dirigeants de l’UE, le président américain et son vice-président J. D. Vance. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, présent à Berlin, a participé aux échanges aux côtés de Merz.
Les dirigeants européens ont ainsi entrepris de rappeler à Donald Trump et à ses équipes ce qu’ils imaginent être leurs limites en matière de résolution du conflit. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a estimé que l’Europe, les Etats-Unis et l’OTAN avaient « renforcé leur terrain d’entente » dans le cadre de la guerre entre Russie et Ukraine.
Vers un sommet tripartite ?
Les Européens – et M. Zelensky d’ailleurs – ne savaient pas sur « quel pied danser » en terme de d’actions concrètes pour mettre fin au conflit, puisque Donald Trump lui-même avait laissé entendre que l’accord entre Washington et Moscou prévoyait des concessions territoriales, élément auquel le président ukrainien s’était refusé pendant longtemps. M. Trump aurait assuré mercredi que les frontières ukrainiennes ne seraient négociées que par Volodymyr Zelensky, laissant ouverte la possibilité d’un sommet tripartite avec Kiev « presque immédiatement » après vendredi, si la rencontre d’Anchorage se révélait fructueuse.
Les Européens ont insisté sur deux principes : pas de négociations territoriales sans Kiev, et des garanties de sécurité robustes, incluant une présence militaire occidentale en Ukraine. Trump a exclu un rôle formel de l’Otan, mais accepté que « les États-Unis et tous les alliés volontaires » y participent.
Sur le terrain, l’armée russe intensifie ses offensives. Depuis l’annonce du sommet, Moscou a revendiqué sa progression la plus rapide depuis un an, s’emparant de deux villages stratégiques dans la circonscription de Donetsk.
Pour les Européens, toute négociation de fond suppose un cessez-le-feu ou, au minimum, une réduction des hostilités. Mais l’armée russe prépare déjà, pour septembre, ses premiers exercices militaires conjoints avec la Biélorussie depuis 2022 – un signal que la guerre pourrait encore changer d’échelle.
Maxence Dozin, avec rédaction
(Credit Image: © Pool /Ukrainian Presidentia/Planet Pix via ZUMA Press Wire)