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Mathieu Bihet : « ETS2, une taxe injuste pour les ménages, suicidaire pour l’industrie »

par Demetrio Scagliola

Alors que le gouvernement fédéral boucle les derniers arbitrages de son « paquet d’été » avant une courte pause estivale, le ministre fédéral de l’Énergie, Mathieu Bihet (MR), défend une vision énergétique mêlant ambition industrielle, souveraineté stratégique, transition écologique et protection du pouvoir d’achat. Le Liégeois assume sans détour la relance de la filière nucléaire, promet davantage de transparence pour les consommateurs et alerte sur les risques sociaux et économiques de la future taxe carbone européenne ETS2.

21News : Bonjour Mathieu Bihet, commençons par la relance complète de la filière nucléaire en Belgique. Vous avez bouclé ce dossier, fait abroger la loi sur la sortie du nucléaire, et annoncé un programme ambitieux autour de l’atome. Pourquoi la filière nucléaire est-elle capitale pour vous et pour le mix énergétique belge ?

Mathieu Bihet : C’est vraiment un point capital en effet. La modification de la loi, le 15 mai dernier, permet deux choses essentielles. D’abord, envisager la prolongation des capacités nucléaires existantes, à condition de trouver un opérateur, qu’il soit l’actuel ou un autre. Ensuite, elle permet de créer de nouvelles capacités nucléaires. Avant cette loi, produire de l’électricité nucléaire en Belgique était interdit. Cette proposition de loi, je l’avais d’ailleurs déposée à l’époque comme député. Elle a été adoptée pendant que j’étais ministre, et j’en suis très fier.

21News : C’était déjà votre proposition ?

Mathieu Bihet : Oui, et elle a été adoptée à une très large majorité : plus de deux tiers du Parlement. Seule l’extrême gauche – le PTB et le PS – s’est abstenue, et les écologistes ont voté contre, ce qui n’est pas une surprise. Ce changement est pourtant crucial. La dernière étude d’ELIA montre que nos besoins en électricité vont augmenter fortement. Pourquoi ? Parce qu’on pousse à l’électrification des usages – chauffage, mobilité, industrie. On espère aussi une réindustrialisation de l’Europe, et donc de la Belgique. Si cela se concrétise, la demande en énergie – et en particulier en électricité – va exploser. Actuellement, la baisse de la consommation est surtout liée au recul de l’activité industrielle. C’est un problème. Nous allons donc avoir besoin de beaucoup d’électricité. Le nucléaire répond à cela, mais pas seulement lui : on a aussi besoin du renouvelable. On ne peut plus se passer de l’un ou de l’autre.

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