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Mix énergétique : trois scénarios en vue pour 2050, pour le Bureau du Plan

par Maxence Dozin

La Belgique devra plus que doubler sa consommation d’électricité d’ici 2050 pour atteindre la neutralité climatique, de 88 TWh en 2020 à plus de 200 TWh, avertit le Bureau fédéral du Plan. Dans une étude publiée ce lundi 22 septembre, l’institution a comparé trois scénarios énergétiques. Toutes trois incorporent différents « mixs », entre éolien, production nucléaire, et énergies générées de façon alternative, par exemple par photovoltaïque – sachant que subsiste un doute sur la volonté du pays à prolonger l’exploitation nucléaire.

Le Bureau du Plan « part de l’hypothèse que, d’ici 2050, la décarbonation sera largement réalisée grâce à la combinaison d’une trajectoire de prix stricte dans le cadre du système d’échange de quotas d’émission pour la production électrique et l’industrie lourde, et d’une série de réglementations visant principalement les secteurs concernés par le règlement sur le partage de l’effort. Le Bureau rappelle par ailleurs que la stratégie « Fit for 55 » prévoit « des règles plus strictes en matière de performance énergétique des bâtiments, d’installation d’équipements de chauffage et d’élimination progressive des véhicules thermiques ».

Trois scénarios exploitables

Le premier scénario (« REG ») prévoit une sortie du nucléaire en 2035 et le maintien des ambitions actuelles en matière d’éolien offshore. Le deuxième (« RES ») conserve aussi la sortie du nucléaire, mais mise sur un développement maximal de l’éolien en mer, y compris dans des parcs extraterritoriaux. Enfin, le troisième scénario (« OPT ») combine 8 GW de capacité nucléaire et 8 GW d’éolien offshore à l’horizon 2050. Dans tous les cas, des investissements dans le solaire et l’éolien terrestre restent nécessaires.

Selon le Bureau du Plan, seul le troisième scénario offre un mix diversifié permettant de maintenir les coûts de l’électricité au plus bas. Les deux autres impliqueraient des dépenses plus importantes, soit en raison du poids des investissements dans des sources intermittentes, soit du recours aux importations d’électricité.

L’institution souligne toutefois que des considérations stratégiques, comme l’indépendance énergétique, doivent aussi être prises en compte. Importer de l’uranium accroît en effet la dépendance du pays, même si le nucléaire permet de contenir les coûts. « Il est important que les pouvoirs publics réfléchissent dès aujourd’hui aux choix qu’ils souhaitent opérer, car l’évolution prendra plusieurs années », conclut le Bureau du Plan.

Maxence Dozin, avec rédaction

(Photo by MOIRENC Camille / hemis.fr via AFP)

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