Deux avis juridiques commandés par le cabinet de la secrétaire d’État bruxelloise à l’Urbanisme Ans Persoons (Vooruit) concluent que le gouvernement en affaires courantes est obligé de désigner un nouveau maître-architecte (Bouwmeester-Maître architecte, BMa), alors que le mandat de Kristiaan Borret s’achève.
Cette lecture est contestée par les libéraux francophones (MR), qui estiment qu’un exécutif en affaires courantes ne devrait pas trancher un dossier aussi stratégique et que cette décision doit revenir à un gouvernement de plein exercice.
Un poste technique mais influent
Le BMa n’est pas un élu politique et n’est pas censé avoir de carte de parti. Il est désigné à l’issue d’une procédure publique, sur base de critères de compétence et d’expérience. Son rôle est avant tout technique : donner un avis préalable obligatoire sur les projets majeurs en matière d’urbanisme, d’espace public et d’architecture, afin de garantir la qualité urbanistique, l’intégration paysagère et l’innovation architecturale des projets structurants.
Mais cette fonction est éminemment stratégique : l’avis du BMa influence directement des dossiers lourds (logements, mobilité, rénovation urbaine) et, de facto, oriente une partie de la politique urbaine de la Région. D’où un débat sur la légitimité démocratique : faut-il aller vite pour éviter un vide juridique ou laisser au prochain gouvernement, porteur d’une nouvelle vision politique pour Bruxelles, le soin de nommer ce profil clé ?
Et surtout : quand, au juste, y aura-t-il un gouvernement bruxellois ?
La rédaction
(Miguel MEDINA / AFP)