Au moment où une pluie de drones et de missiles s’abattait de nouveau sur Kiev – l’une des attaques les plus intenses depuis des mois –, Ukrainiens, Américains et Européens tentaient en coulisses d’avancer vers un fragile plan américain voulu par Donald Trump. Entre réunions discrètes, contre-propositions rejetées et pressions sur Kiev, la séquence mêle escalade militaire et turbulence diplomatique.
Dans la nuit de lundi à mardi, Kiev a été massivement bombardée. Les sirènes ont retenti dans tout le pays, et des explosions ont été entendues alors que les systèmes de défense ukrainiens tentaient d’intercepter des drones et missiles en série. Les secours et la police font état d’au moins six à sept morts selon les bilans disponibles, et de 19 à 30 blessés. Dans plusieurs quartiers, des immeubles résidentiels ont pris feu, des familles ont fui en pleine nuit.
Dans un premier message publié mardi matin, Volodymyr Zelensky a décrit la situation d’urgence : « À Kiev, nos équipes de secours travaillent sur les lieux des frappes russes. Pour l’instant, treize personnes sont blessées et malheureusement six sont mortes. » Il souligne que les frappes ont aussi touché les régions de Dnipro, Kharkiv, Tchernihiv, Tcherkassy et Odessa, où des infrastructures portuaires et des installations énergétiques ont été visées.
Une contre-attaque ukrainienne d’ampleur en Russie
Si l’Ukraine subit des frappes massives, elle mène parallèlement l’une de ses plus importantes offensives de drones depuis le début de la guerre. Selon les autorités russes, près de 250 drones ukrainiens ont visé notamment la région de Rostov, faisant au moins trois morts. Dans la région de Krasnodar, au-dessus de la mer Noire, les Russes dénoncent une attaque ukrainienne parmi les plus massives depuis 2022, plusieurs blessés et des dizaines de logements endommagés.
Ces échanges d’une intensité rare interviennent alors que Moscou a rejeté une contre-proposition européenne destinée à modifier le plan américain présenté par Donald Trump, un texte pourtant considéré par de nombreux responsables européens comme très favorable aux intérêts russes. Le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, a jugé que la proposition européenne « n’était pas du tout constructive ».
Le plan Trump, au centre des tensions
La dynamique militaire se jumelle à une séquence diplomatique complexe. Washington a présenté un plan de paix en 28 points, et laissé à Kiev jusqu’au 27 novembre pour répondre. Ce calendrier a précipité dimanche une réunion urgente à Genève entre Ukrainiens, Américains et Européens. Selon la presse américaine et britannique, des discussions secrètes entre Washington et Moscou se sont tenues lundi à Abou Dhabi et devaient encore se prolonger aujourd’hui, signe d’une volonté américaine de contourner les blocages apparents.
Dans un second message publié aujourd’hui, Zelensky a évoqué cette phase délicate : « Après les réunions de Genève, nous voyons de nombreuses perspectives qui peuvent rendre possible un chemin vers une paix réelle. Les résultats existent, mais beaucoup de travail reste à faire », et a ajouté qu’une réunion de la Coalition des volontaires – réunissant les principaux alliés militaires de l’Ukraine – doit se tenir dans la journée.
À Kiev, cependant, le scepticisme domine. Le ministre des Affaires étrangères Andriï Sybiga a accusé Moscou de répondre par la terreur à toute initiative diplomatique : « Les frappes montrent la réponse terroriste de Poutine à la proposition de paix des États-Unis et du président Trump. »
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