Accueil » Pierre Gentillet, professeur de droit à la Sorbonne, dans le viseur d’étudiants d’extrême gauche

Pierre Gentillet, professeur de droit à la Sorbonne, dans le viseur d’étudiants d’extrême gauche

par H. DB
©PHOTOPQR/BERRY REPUBLICAIN/Pierrick DELOBELLE

Des syndicats étudiants d’extrême gauche réclament la mise à pied de l’avocat et enseignant Pierre Gentillet de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, en raison de son engagement politique passé sous l’étiquette du Rassemblement national.

À l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’avocat et enseignant Pierre Gentillet fait face à une campagne de dénigrement contre lui, qui cherche à l’exclure de l’Université. Depuis le 22 octobre, plusieurs syndicats étudiants d’extrême gauche le réclament, invoquant sa candidature aux élections législatives de 2024 sous la bannière du Rassemblement national et son rôle de cofondateur du syndicat la Cocarde Étudiante.

Tout a commencé par un article publié sur le site trotskyste Révolution Permanente, intitulé : Fondateur de la Cocarde, ex-candidat RN : un prof d’extrême droite enseigne à La Sorbonne. Dès le lendemain, les organisations Le Poing Levé et SAP1 ont envoyé deux mails internes à des milliers d’étudiants, exigeant sa mise à l’écart. Des montages visuels accompagnés de slogans tels que « Qu’il dégage ! » ou « Un facho enseigne à Paris 1 » ont ensuite envahi les réseaux sociaux, atteignant plusieurs centaines de milliers de vues.

« Une cible dans le dos »

Dans un message publié sur X, Pierre Gentillet dénonce une « chasse coordonnée » menée par « des groupuscules militants ». Il dit recevoir quotidiennement des centaines de messages d’injures et de menaces, parfois de la part d’étudiants de l’université : « Cette campagne vise un but clair : me mettre une cible dans le dos dans mon quotidien d’enseignant. »

L’avocat, qui enseigne depuis près de neuf ans le droit civil, le droit constitutionnel et la philosophie du droit, affirme n’avoir jamais mêlé ses convictions à ses cours : « J’ai toujours encouragé la réflexion libre et respecté la diversité des opinions. » Il craint toutefois d’être écarté l’an prochain « en douceur, avec des mots polis et des prétextes », rappelant qu’après son engagement politique, il avait déjà perdu une partie de ses enseignements.

La direction de Paris I n’a pas encore réagi officiellement, se bornant à « déplorer la situation ». Plusieurs personnalités, dont le député européen Philippe Olivier et le professeur de philosophie René Chiche, ont publiquement exprimé leur soutien à Pierre Gentillet, invoquant la défense de la liberté académique.

Au-delà du cas individuel, cette affaire relance le débat sur le pluralisme dans les universités françaises et sur la pression croissante exercée par certains militants pour restreindre l’expression de voix jugées non conformes.

La Rédaction

(©PHOTOPQR/BERRY REPUBLICAIN/Pierrick DELOBELLE)

You may also like

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?