Après dix jours de tractations, les 185 pays réunis à Genève pour le sommet de l’ONU sur la pollution plastique n’ont pas réussi, dans la nuit de jeudi à vendredi, à s’entendre sur un traité juridiquement contraignant.
« Nous n’aurons pas de traité sur la pollution plastique ici à Genève », a résumé, au petit matin, le représentant de la Norvège.
La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, s’est dite « déçue » et « en colère ». Elle a dénoncé « une poignée de pays, guidés par des intérêts financiers de court terme et non par la santé de leurs populations et la durabilité de leur économie », qui ont bloqué un accord ambitieux.
Un texte de compromis, présenté au milieu de la nuit, laissait encore plus d’une centaine de points en suspens. Les chefs de délégation, réunis en session informelle, n’ont pas trouvé d’issue.
Deux visions irréconciliables
D’un côté, le camp des « ambitieux » — Union européenne, Canada, Australie, nombreux États d’Amérique latine, d’Afrique et pays insulaires — plaide pour un nettoyage global de la planète et une réduction drastique de la production de plastique, dont la prolifération menace les écosystèmes et la santé humaine.
De l’autre, un bloc mené par de grands pays pétroliers refuse toute contrainte sur la production d’hydrocarbures, base de l’industrie plastique, ainsi que toute interdiction de molécules ou additifs jugés dangereux.
La session CNI5-2, ouverte le 5 août, doit théoriquement s’achever ce jour à minuit. Les profondes divisions et les critiques sur la méthode de négociation laissent planer l’incertitude sur la suite du processus.
La rédaction
(Photo Belgaimage)
