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Pour une tarification universitaire qui dit la vérité plutôt que le leurre du minerval dérisoire (Carte blanche)

par Contribution Externe

Chaque année, des dizaines de milliers de jeunes entrent à l’université en croyant payer « leurs » études. C’est faux. En réalité, leur minerval, même après l’augmentation annoncée dans le budget 2026, ne couvre qu’une infime partie du coût réel de leur formation. Étudier en Fédération Wallonie-Bruxelles coûte environ 10 000 € par an et par étudiant, mais à peine 10 % de cette somme est acquitté directement par ceux qui en bénéficient. Le reste est payé par le contribuable.

La grande hypocrisie universitaire

Le système actuel repose sur une fiction égalitaire : un « minerval » uniforme, des subventions massives, et une impression de gratuité. Mais cette gratuité est une illusion, financée par l’impôt.
Or, l’impôt n’est pas neutre. Il redistribue des revenus du maçon, du chauffeur ou de l’infirmière vers des étudiants qui, dans la plupart des cas, gagneront demain beaucoup mieux leur vie que ceux qui les financent aujourd’hui.
Cette redistribution inversée, des moins diplômés vers les plus diplômés, est une absurdité sociale et morale.

L’université doit s’assumer comme un investissement, pas comme un droit abstrait

Étudier n’est pas un droit, c’est une opportunité. Et cette opportunité a une valeur. Une formation universitaire, c’est le meilleur investissement qu’un jeune puisse faire dans sa vie. Le retour sur investissement est considérable : une espérance de revenus supérieurs, une meilleure employabilité, un statut social renforcé. Dès lors, pourquoi le reste de la société devrait-elle en assumer la charge ?

Le coût réel des études devrait être supporté par l’étudiant lui-même, intégralement.
Et s’il n’a pas les moyens, il peut, et il doit, emprunter. C’est ainsi que fonctionne la logique de responsabilité : on investit dans soi-même, on prend un risque mesuré, on rembourse ensuite grâce au fruit de son travail. Il n’y a rien d’immoral à cela. Au contraire, c’est une marque de maturité et de respect envers ceux qui travaillent déjà.

Le mérite doit remplacer la subvention

Le seul financement public qui ait du sens, c’est la bourse au mérite.
Un étudiant brillant mais sans moyens doit pouvoir compter sur la solidarité nationale.
Mais subventionner indistinctement tous les étudiants, quels que soient leurs efforts, leurs résultats ou leurs moyens, revient à subventionner l’inefficacité et l’irresponsabilité.
L’argent public doit récompenser l’excellence, pas l’inscription automatique.

Sortir du mensonge collectif

Tant que nous maintiendrons l’illusion d’un enseignement « quasi gratuit », nous condamnerons nos universités à l’asphyxie budgétaire, à la médiocrité salariale des enseignants, et à la fuite des talents.
La vérité, c’est que rien n’est gratuit. Ce qui ne se paie pas à la caisse se paie ailleurs : dans les impôts, dans la dette publique, ou dans la qualité de l’enseignement.

Aucune société n’a jamais progressé en masquant le coût réel de ce qu’elle consomme.
Il est temps de rompre avec la culture de la dépendance et de redonner à la jeunesse la fierté de financer elle-même son avenir.

L’université n’est pas un service public comme un autre : c’est un investissement individuel à rendement élevé. Alors assumons-le.

Xavier CORMAN, Entrepreneur dans la Fintech

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