Alors que certains partis belges plaident pour une reconnaissance rapide de l’État palestinien, Georges-Louis Bouchez préfère tempérer les ardeurs. Le président du MR rejette toute précipitation et fustige une démarche qui, selon lui, relèverait davantage du symbole que d’une avancée concrète. « On ne résout rien avec des gestes vides de substance », avertit-il.
Pour le chef de file libéral, le contexte actuel ne se prête absolument pas à une telle décision. Il estime qu’une reconnaissance, dans les circonstances présentes, serait non seulement inefficace sur le plan humanitaire, mais pourrait aussi être mal interprétée, en apparaissant comme un blanc-seing au Hamas. Un risque, dit-il, de voir ce signal récupéré par d’autres groupes radicaux.
Bouchez pose donc ses conditions : fin du pouvoir du Hamas, garanties de sécurité solides pour Israël, redéfinition claire des frontières, et surtout, présence d’un véritable interlocuteur palestinien capable de gouverner de manière crédible. « Aujourd’hui, l’Autorité palestinienne ne contrôle même plus le terrain », glisse-t-il, dubitatif.
Une position qui tranche au sein de l’Arizona
La sortie du président du MR contraste avec les appels plus affirmés émis récemment par Sammy Mahdi (CD&V), soutenu par Vooruit. Ces deux formations militent pour une reconnaissance prochaine, quitte à mettre Israël face à ses responsabilités. Les Engagés, plus mesurés dans la forme, n’excluent pas non plus une telle option, dans le cadre d’une dynamique internationale.
À droite, la N-VA reste sur une ligne prudente, rappelant son attachement à la solution à deux États, mais assortie d’un solide paquet de conditions. Quant au Premier ministre Bart De Wever, il évoque la détresse des civils à Gaza, mais ne dévie pas de la ligne de prudence générale de son gouvernement.
Face à la pression croissante, Bouchez appelle à changer de focale : plutôt qu’une reconnaissance diplomatique, il plaide pour une réponse internationale d’urgence, axée sur le secours humanitaire. Il évoque la création d’un corridor d’aide protégé par une coalition internationale ou sous mandat onusien. « Ce que nous devons bâtir aujourd’hui, ce ne sont pas des déclarations de principe, mais des ponts vers les populations qui souffrent. »
La Rédaction
(Photo Belga : Hatim Kaghat)