Développée en 2015 par un trader russe, Nikolay Storonsky, la banque Revolut a tous les attributs d’une néobanque : 100 % digitale, pas d’agences physique, mais une application capable de gérer toutes les opérations bancaires. Objectif : une banque sans frontières, accessible depuis son smartphone, qui permet à ses clients d’échanger instantanément des devises avec un minimum de frais.
Formé à Moscou puis à Londres, M. Storonsky s’est imposé comme trader chez Lehman Brothers et Credit Suisse. Mais en tant que simple client, il s’agaçait des frais et lenteurs des transferts bancaires vers sa famille restée en Russie, relaye 7sur7 : « Si moi je vivais ce problème, des millions d’autres devaient le subir aussi », devait-il plus tard résumer. Avec l’informaticien ukrainien Vlad Yatsenko, il lance alors Revolut.
L’argent sans frontières
Le succès est immédiat : l’appli permet de changer des devises au taux interbancaire, beaucoup plus avantageux que celui appliqué aux particuliers, et d’envoyer de l’argent à l’étranger à moindre coût. D’abord prisée des voyageurs et expatriés, Revolut a depuis élargi son offre : comptes courants, épargne, cartes, mais aussi ETF, cryptomonnaies et métaux précieux. S’ajouteront bientôt assurances et crédits hypothécaires.
Son modèle repose sur des abonnements mensuels (de 0 à 50 €), donnant accès à plus ou moins de services. Mais le fil rouge reste la rapidité : ouvrir un compte Revolut prend moins de cinq minutes.
Mais certains restent prudents : Revolut peut être intéressant comme compte secondaire, notamment pour les paiements en devises, mais ses frais d’abonnements, ses coûts imprévus et son absence totale de guichets en rebutent plus d’un.
Côté sécurité, l’épargne est garantie jusqu’à 100.000 € par client, comme dans les banques belges. La différence : la garantie est assurée non pas par la Banque nationale de Belgique, mais par la Banque centrale de Lituanie, pays où Revolut détient sa licence européenne.
Aujourd’hui, Revolut gère les finances de plus de 5O millions de clients dans 48 pays, dont environ 800.000 Belges. L’entreprise est valorisée à 41 milliards d’euros et vise 60 millions de clients d’ici fin 2025.
La rédaction, avec Maxence Dozin
(Photo ANP KOEN VAN WEEL)
