Pour bien comprendre l’enjeu d’une marraine telle que la députée LFI Rima Hassan pour la promotion 2025 de la Faculté de droit et de criminologie de l’ULB, il faut rappeler son parcours.
D’une part, son refus de condamner Bachar el-Assad, responsable de la mort de 500.000 Syriens, héritier du baasisme instauré par son père, une idéologie fondée sur la suprémacie de la « nation arabe » et dont les méthodes rappellent les régimes fascistes ou nazis. Réfugié à Moscou, el-Assad compte parmi ses proches Vladimir Poutine.
D’autre part, la vision du Hamas de Rima Hassan, organisation terroriste issue des Frères musulmans, qui a perpétré le plus grand pogrom anti-juif moderne et qui fait régner la terreur sur la bande de Gaza depuis qu’il l’occupe (2006). Elle le considère comme un « mouvement de résistance ». Or, la Charte du Hamas appelle à éliminer les Juifs et les sionistes (y compris donc les centaines de millions de chrétiens sionistes) et à instaurer un califat mondial.
Elle qualifie encore le régime algérien – en plein conflit avec l’État français – de « Mecque des révolutionnaires et de la Liberté ». Un régime qui emprisonne sans procès intellectuels, opposants politiques, anciens soutiens devenus critiques, écrivains (comme Boualem Sansal) et autres « factieux ».
Enfin, elle a menacé diverses figures politiques et religieuses : le député LR François-Xavier Bellamy et l’imam Hassen Chalghoumi. Elle a littéralement mis une cible dans le dos de ce dernier.
Des valeurs aux antipodes de celle de la gauche
Les valeurs de Mme Rima Hassan sont donc aux antipodes de celles de la gauche laïque, universaliste, démocrate et défenseuse des droits de l’homme. Alors, comment des figures de premier plan de la gauche belge peuvent-elles ne rien dire sur le choix des étudiants de droit de l’ULB ? Comment accepter qu’ils aient pour marraine une femme qui fait l’objet de plusieurs plaintes pour apologie du terrorisme ? Comment comprendre que certaines figures du PS belge aillent jusqu’à justifier ce choix ? On a l’impression d’assister à une « Mélenchonisation » de la gauche.
Ainsi, Martin Casier, chef de groupe PS à la FWB, va jusqu’à souhaiter qu’on respecte le vote des étudiants. Il explique à LN Radio (Café sans filtre) :
« Madame Hassan est controversée. Ce que je constate néanmoins, c’est que les étudiants ont fait un choix, en connaissance de cause. Je crois qu’ils l’ont fait, avant tout, parce qu’ils estiment qu’avec la situation que nous connaissons aujourd’hui à Gaza, avoir une femme eurodéputée palestinienne, c’est aussi une manière de rendre hommage aux Gazaouis qui vivent un enfer depuis 22 mois (…) L’ULB renierait certaines de ses valeurs si elle devait aller à l’encontre d’un vote des étudiants. Je crois qu’en l’état, cela a toujours été un choix des étudiants, et il faut le retenir comme tel. »
Thomas Dermine de son côté est “fier” que le Bureau étudiant de Solvay, “sa” faculté au sein de l’ULB “se tienne aux côtés des étudiants de la faculté de Droit”. Pour Zakia Khattabi, les professeurs qui brandissent l’apologie du terrorisme à propos de Mme Hassan bafouent la présomption d’innocence et ébranlent le droit au lieu de le défendre… Diantre ! Que d’efforts pour justifier l’indéfendable !
Bien sûr : il n’y aurait rien à redire à choisir une égérie palestinienne au-dessus de tout soupçon. Mais de grâce, pas celle-ci ! Quant à considérer la regrettée Typhanie Afschrift comme « candidate trop sioniste », on mesure l’état d’esprit qui prévaut chez certains étudiants.
Réaction attendue dans les prochains jours ?
N’oublions pas que les étudiants en droit et en criminologie de l’ULB sont les futurs juges, procureurs, avocats et commissaires de police du Royaume. On imagine le positionnement d’un juge issu de cette promotion lorsqu’il aura à juger une affaire d’antisémitisme ou de djihadisme… Le risque est réel.
Heureusement, certains professeurs de l’ULB mesurent le danger et dénoncent les lignes rouges franchies avec ce choix. Espérons que les autorités de l’université interviennent dans les prochains jours. D’ici là, de nombreux parents risquent de se détourner de cette institution pour y inscrire leurs enfants. Une université qui, par ce choix, a fait la une de l’actualité européenne — mais pour les plus mauvaises raisons.
Nicolas de Pape
(Photo : Carine Schmitt / Hans Lucas via AFP)