Robert Redford, icône absolue du cinéma américain, est mort à 89 ans dans sa résidence des montagnes de l’Utah, près de Provo. Selon son agente Cindi Berger, l’acteur et réalisateur s’est éteint paisiblement dans son sommeil le 16 septembre 2025. Avec lui disparaît l’une des dernières grandes figures d’Hollywood, un visage qui aura marqué plus de six décennies de cinéma.
Né le 18 août 1936 à Santa Monica, Redford s’est imposé par une beauté insolente et un charisme naturel. Il a incarné l’Amérique romantique et libre dans des films devenus cultes comme Butch Cassidy and the Sundance Kid (1969), The Sting (L’Arnaque, 1973), All the President’s Men (Les Hommes du président, 1976), Jeremiah Johnson (1972), The Way We Were (1973) ou encore Out of Africa (1985). Il travailla à plusieurs reprises avec Sydney Pollack, son réalisateur de prédilection. Si plusieurs de ses films raflèrent des Oscars, Redford ne reçut jamais de statuette en tant qu’acteur, mais l’Académie lui remit en 2002 un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
Derrière la caméra, Redford s’imposa avec éclat dès son premier long métrage, Ordinary People (1980), qui obtint l’Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur. Mais son influence dépasse largement Hollywood. En 1981, il fonde le Sundance Institute et donne naissance au Sundance Film Festival, devenu la grande vitrine mondiale du cinéma indépendant. Grâce à lui, des générations de cinéastes émergèrent loin des diktats des grands studios.
Homme discret, Redford tenait à préserver sa vie privée. Marié deux fois, il eut quatre enfants, dont deux disparus prématurément. Au fil des décennies, il s’est affirmé comme un démocrate convaincu, défenseur des tribus amérindiennes, militant pour la justice climatique et la préservation des paysages américains. À travers son Redford Center, il lia cinéma et activisme écologique, faisant du 7e art une arme culturelle au service des grandes causes.
Décoré de nombreuses distinctions — de la Presidential Medal of Freedom (2016) au César d’honneur (2019) —, Robert Redford restera dans la mémoire collective comme bien plus qu’un acteur ou un réalisateur : un bâtisseur, un pionnier et une conscience. Avec son sourire, ses longues mèches blondes et son aura magnétique, il aura incarné jusqu’au bout le visage solaire d’une Amérique qui croyait encore en ses idéaux.
La Rédaction
(Photo : Maria Laura Antonelli / Avalon)