L’économiste, professeur à Solvay et à la Sorbonne, estime que Donald Trump, même s’il fait passer certains de ses messages de façon assez peu orthodoxe, a souvent raison sur le fond.
21News : Pourriez-vous un peu nous éclairer sur le caractère légèrement facétieux des dernières déclarations de Donald Trump quant aux droits de douane entre les États-Unis et l’Union européenne ?
Roland Gillet : La semaine dernière, Bernard Arnault est intervenu en commission du Sénat sur la manière dont l’Europe, et notamment la France, s’y prenaient dans le dossier, notamment en donnant des conseils aux entreprises en vue de les décourager à investir aux États-Unis. Le patron de LVMH rappelait, en somme, que « les États-Unis, Trump ou pas Trump, sont beaucoup plus puissants que la France et que l’Europe de façon générale, et donc qu’il s’agissait de changer de ton au regard de la position qui est la nôtre dans ces discussions ». Trump estime que le train de sénateur que l’Europe adopte est contraire à une certaine bienséance … et à ses propres intérêts.
Il a deux contraintes : de un ; il a besoin d’un budget, qu’il doit déposer en juillet pour être crédible, et, par ailleurs, il a promis que les baisses d’impôts allaient être financées grâce aux rentrées financières du programme DOGE, et voit bien que c’est impossible. Il doit donc essayer d’avancer autant que faire se peut sur le dossier des droits de douane, pour au moins engranger quelques acquis. Il veut vraiment mettre de la pression, à l’intox, en s’adressant directement aux capitales européennes concernées.
21News : Peut-on prendre l’exemple de LVMH, justement, pour illustrer le rapport de force qui prévaut entre les deux continents ?
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