Conner Rousseau, président de Vooruit, propose de lever 1 milliard d’euros supplémentaires auprès des plus riches grâce à une extension de la taxe sur le patrimoine financier déjà existante, indique aujourd’hui et notamment De Standaard. L’idée intervient alors que les négociations budgétaires fédérales viennent de débuter et que le gouvernement De Wever doit trouver entre 8 et 10 milliards d’euros pour satisfaire au conditions budgétaires imposées par l’Union européenne.
La mesure, que Rousseau qualifie de « taxe sur les millionnaires », toucherait les personnes possédant au moins un million d’euros sur un compte. Le taux actuel de 0,15 % serait porté à 0,30 % pour les patrimoines de 1 à 2 millions, 0,45 % pour 2 à 3 millions et 0,60 % au-delà. Selon le président de Vooruit, cette mesure concernerait environ 150 000 personnes et exclurait explicitement l’immobilier, dans une tentative de rendre la proposition plus acceptable pour ses partenaires de coalition les plus réticents en matière de taxation pour les plus nantis que sont le N-VA et le MR.
Face à la résistance du MR, qui par l’entremise notamment de David Clarinval, ministre du budget, considère toute nouvelle taxation comme un « no-go », Conner Rousseau défend la nécessité de répartir équitablement l’effort budgétaire. « Tout le monde doit participer (à l’effort). Les super-riches ne peuvent pas être épargnés », le chef des socialistes flamands. Pour M. Rousseau, les économies seules ne suffiront pas : « Si le MR veut récupérer ces milliards uniquement par des coupes, il devra dire aux Belges qu’une partie de leurs pensions ne pourra plus être versée. Cela n’est pas acceptable », explique-t-il dans De Standaard.
Les socialistes flamands prêts à des concessions
Le président de Vooruit rappelle également que son parti est prêt à faire des concessions, notamment à travers de profondes réformes dans le secteur de la santé. Mais il insiste sur le principe d’équité : « Je veux pouvoir dire aux Flamands que les efforts sont répartis équitablement. Les partis qui prétendent qu’on peut équilibrer le budget sans que les super-riches contribuent ne sont pas sérieux ».
La proposition de M. Rousseau marque une ouverture dans les négociations et pourrait devenir un point clé des discussions budgétaires à venir, alors que le gouvernement cherche des solutions pour combler un déficit budgétaire inédit.
La rédaction, avec Maxence Dozin
(BELGA PHOTO JONAS ROOSENS)
