Le professeur Stef Proost (photo) de la KULeuven a publié, avec Bruno De Borger (Université d’Anvers), une étude montrant que tous les types de transport en Belgique sont excessivement subventionnés — des transports publics aux voitures de société. L’État belge consacre 6 à 8 milliards d’euros en subventions à la mobilité des navetteurs : voitures de société, indemnités vélo, abonnements de transport en commun, etc. À cela s’ajoutent encore plusieurs milliards d’euros de subventions directes à la SNCB, De Lijn, TEC, STIB… Ce montant, rapporté au PIB, serait deux fois plus élevé que dans les pays voisins — un coût élevé pour un faible rendement. Entretien.
21News : Votre étude est-elle commandée par le gouvernement ?
Stef Proost : Non, c’est une initiative personnelle. Nous avons rassemblé plusieurs éléments basés sur des publications antérieures. Nous avons travaillé sur les tarifs optimaux pour le trafic ferroviaire. J’ai également étudié les tarifs optimaux pour le transport en bus, principalement à Stockholm.
Avec mon collègue Bruno De Borger, nous avons analysé le prix optimal de l’usage de la voiture en Belgique, ce qui revient de facto à parler du péage routier. Nous avons rassemblé tout cela dans un aperçu.
Il est aujourd’hui important de faire aussi payer les véhicules électriques : leurs utilisateurs ne paient actuellement aucune taxe d’usage. C’est une erreur, car ces véhicules entraînent également des coûts externes. Le gouvernement est trop laxiste dans la fixation du juste prix du transport. Cela se traduit dans le budget, qui en souffre. Ne pas taxer les véhicules électriques n’est pas une bonne idée.
21News : Votre étude montre donc que cela coûte cher et que ce n’est pas efficace ?
S.P. : Certaines choses bougent, notamment pour les chemins de fer. Ils ont introduit des tarifs plus bas en heures creuses, ce que j’approuve. Mais il manque encore une politique claire pour les heures de pointe : les trains les plus chers roulent le matin, restent stationnés à Schaerbeek la journée, puis repartent le soir. C’est un matériel très coûteux, très peu utilisé. Pire encore, il faut embaucher du personnel uniquement pour ces heures de pointe. C’est une mauvaise politique : l’heure de pointe est très chère.
Les abonnés sont en réalité les clients les plus coûteux, car ils voyagent tous les jours aux heures de pointe. La SNCB ne peut pas changer cela seule : les entreprises et les travailleurs doivent adapter leurs habitudes. Les entreprises doivent réaliser qu’un employé qui fait la navette aux heures de pointe coûte très cher.
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