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Tueurs du Brabant, 40 ans déjà : le naufrage judiciaire belge

par Rédaction

Quarante ans après l’attaque meurtrière du 9 novembre 1985, une cérémonie d’hommage aux victimes des Tueurs du Brabant s’est tenue dimanche matin devant le supermarché Delhaize d’Alost. Le bourgmestre Christophe D’Haese (N-VA) a rappelé, dans un discours sobre mais dur, que « les Tueurs du Brabant, c’était bien plus qu’une série de braquages : c’était une attaque contre l’État de droit ».

Après le dépôt de fleurs, une centaine de personnes ont observé un moment de recueillement face au monument érigé sur le parking du magasin, là où le gang a laissé derrière lui huit morts et plusieurs blessés. L’émotion reste intacte, tout comme la colère liée à l’absence de vérité judiciaire. « Le silence est plus éloquent que les mots. Le temps n’apporte aucune guérison », a ajouté le bourgmestre, dénonçant une justice « d’une lenteur exaspérante », incapable depuis quatre décennies d’identifier les commanditaires et les exécutants.

Un second hommage floral devait avoir lieu l’après-midi au cimetière d’Alost.

La Rédaction

(Photo Belga Nicolas Maeterlinck : cérémonie d’hommage aux victimes des tueurs du Brabant devant le Delhaize d’Overijse, 40 ans après l’attaque, 27 septembre 2025)

Les Tueurs du Brabant : une violence d’État dans l’ombre

Entre 1982 et 1985, un gang resté non identifié – surnommé « les Tueurs du Brabant » ou « la Bande des Tueurs fous » – mène une série d’attaques ultra-violentes en Belgique, principalement sur des supermarchés Delhaize. Bilan : 28 morts, des dizaines de blessés, et un climat de terreur inédit en temps de paix.

Ce qui rend l’affaire unique :

  • Une brutalité disproportionnée, les auteurs tirant sur des civils sans nécessité, y compris femmes et enfants.
  • Aucun mobile clair, les butins étant faibles au regard de la violence extrême.
  • Des soupçons persistants de liens avec des milieux policiers, gendarmes, voire des réseaux stay-behind liés à la guerre froide, jamais élucidés.
  • Une enquête tentaculaire – plus de 3.000 pistes, 30 millions de pages de dossier – sans inculpation définitive.
  • Un dossier prescrit en 2025, après une ultime prolongation de la prescription décidée par le Parlement belge.

Quarante ans plus tard, l’affaire symbolise le naufrage judiciaire belge, un traumatisme collectif toujours vif et un mystère d’État qui continue d’alimenter hypothèses, thèses et contre-enquêtes.

Pour les familles de victimes, le combat continue : pas de vérité, pas de paix…

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