La première rencontre entre délégations russe et ukrainienne depuis mars 2022 s’est tenue ce vendredi à Istanbul, sans aboutir à des avancées notables. Moins de deux heures après leur ouverture au palais de Dolmabahçe, les discussions ont pris fin. On apprend toutefois que les deux pays se sont mis d’accord sur un échange de prisonniers impliquant quelque 2.000 hommes.
Kiev a rapidement dénoncé les exigences russes jugées « inacceptables ». Moscou aurait notamment réclamé le retrait ukrainien de « vastes parties du territoire » avant tout cessez-le-feu, une condition rejetée par l’Ukraine. « Ces demandes dépassent ce qui avait été discuté avant la réunion », a confié une source diplomatique ukrainienne à l’AFP.
Pas de face à face Zelensky-Poutine
En l’absence des présidents Zelensky et Poutine, la rencontre s’est tenue au niveau subalterne : le ministre ukrainien de la Défense faisait ainsi face à un conseiller russe de second rang, sous l’œil des médias turcs. Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andrii Iermak, avait pourtant fixé des priorités claires : un cessez-le-feu inconditionnel, le retour des enfants ukrainiens déportés en Russie – ce que Moscou conteste – et un échange de prisonniers. Ce seul dernier point aura été acté, concernant plus-ou-moins 2.000 hommes.
À Washington, le secrétaire d’État Marco Rubio a reconnu ne pas attendre de résultats majeurs, regrettant la faible représentativité de la délégation russe. Donald Trump, de son côté, a affirmé qu’aucun progrès ne surviendrait sans sa participation aux côtés de Poutine, tandis que Zelensky a accusé Moscou de ne pas prendre ces négociations « au sérieux ». C’est ainsi que le président américain a annoncé hier samedi dans la soirée vouloir s’entretenir lundi avec Vladimir Poutine « pour mettre fin au bain de sang ».
Maxence Dozin
(Photo Belgaimage)