Le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est « protégé » par des dizaines de chevaux de frise, pour éviter les débordements lors de manifestations. C’est que la colère gronde à tous les échelons de notre enseignement. Mais cela n’impressionne pas Valérie Glatigny (MR). Entre rigueur budgétaire et volonté de préserver la qualité de l’enseignement, la ministre de l’Enseignement défend sa réforme. Elle affirme qu’il est urgent de « dire la vérité » sur la situation financière de la Fédération Wallonie-Bruxelles afin de protéger les salaires, stabiliser la carrière des jeunes enseignants et investir dans l’accompagnement personnalisé. Elle assume des choix parfois impopulaires, mais se dit ouverte au dialogue.
21News : Valérie Glatigny, bonjour. Vous assumez les coupes budgétaires dans l’enseignement. Comment répondez-vous à celles et ceux qui estiment que c’est une menace pour la qualité et pour l’égalité des chances ?
Valérie Glatigny : Il faut d’abord constater que nous dépensons plus que ce que nous avons : nous vivons à crédit. Aujourd’hui, un enseignant sur cinq est payé à l’aide de l’emprunt, et nous versons chaque année plusieurs centaines de millions d’euros rien que pour les intérêts de la dette. Cet argent ne peut donc pas servir à financer des choix politiques utiles pour l’école.
Par exemple, j’aimerais pouvoir recruter davantage d’enseignants pour faire du co-enseignement — mettre deux professeurs dans une même classe afin d’aider les élèves en difficulté — mais nous ne pouvons pas le faire à la hauteur souhaitée.
Retrouver la maîtrise de notre déficit, c’est se donner possibilité de réinvestir ensuite dans l’école. Nous avons néanmoins fait des choix clairs : nos priorités restent la qualité de l’enseignement et l’encadrement. On a rejeté certaines recommandations d’experts, comme augmenter le nombre d’élèves par classe. Cela aurait permis des économies, mais nous les avons refusées parce qu’elles nuisaient à la qualité.
Malgré le contexte budgétaire difficile, nous avons dégagé 200 millions d’euros pour des politiques nouvelles, notamment pour renforcer l’accompagnement personnalisé des élèves : cela représente environ 220 enseignants supplémentaires. Nos choix ont donc toujours été guidés par la qualité de l’encadrement. On a aussi décidé de valoriser les directions. On sait que souvent, il n’y a pas suffisamment de différence entre le salaire du professeur et celui des directeurs. On va le valoriser à hauteur de 25 %.
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