Le vice-Premier ministre Frank Vandenbroucke (Vooruit) a réclamé dimanche l’ouverture rapide d’une discussion stratégique de fond sur la politique de Défense au sein du gouvernement fédéral. Invité sur le plateau de l’émission De Zevende Dag (VRT), le socialiste flamand s’est dit « un peu inquiet » de l’absence de débat réel sur l’utilisation des moyens militaires.
Conformément à l’accord de Pâques de la coalition Arizona, la Belgique s’est engagée à porter dès 2025 son budget de Défense à 2 % du PIB, conformément à la norme de l’Otan. Cela représenterait quelque 3,7 milliards d’euros supplémentaires dès cette année. Mais la manière dont ces fonds seront utilisés reste floue.
Alors que le CD&V se montre prudent sur une éventuelle nouvelle hausse, dans l’attente du sommet de l’Otan prévu en juin, Vooruit se dit ouvert à aller au-delà des 2 % si nécessaire. « Nous voulons voir ce qui sera mis sur la table », a indiqué Vandenbroucke.
Appel à une réflexion approfondie
Il insiste toutefois sur l’urgence d’un débat stratégique global : « Dans la Défense, comme dans la santé ou la justice, il faut réformer. Continuer comme avant n’aidera pas. » Il plaide aussi pour davantage de coopération européenne, afin de renforcer les capacités militaires sans dépendre exclusivement des États-Unis.
« Posséder cinquante F-35 ne sert à rien si l’on ne sait pas où les faire voler. Notre dépendance à l’égard des Américains est préoccupante », a-t-il encore déclaré, appelant l’exécutif fédéral à engager sans tarder une réflexion stratégique approfondie sur les priorités militaires belges.
La Rédaction
(Photo Belga : Hatim Kaghat)