Le Parlement hongrois a voté ce mardi en faveur du retrait de la Hongrie de la Cour pénale internationale (CPI), une décision symbolique et politique prise dans le sillage du mandat d’arrêt visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Par 134 voix contre 37 (et 7 abstentions), les députés hongrois ont approuvé un projet de loi présenté début avril par le vice-Premier ministre Zsolt Semjén. Le texte condamne « l’instrumentalisation politique des organisations internationales, notamment les juridictions », dans une allusion directe à la CPI.
La notification officielle du retrait sera transmise à l’ONU par le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjártó. Le processus de retrait, selon les règles internationales, devrait prendre environ un an.
La Hongrie deviendra ainsi le troisième pays à quitter la CPI, après le Burundi en 2017 et les Philippines en 2019.
Une hostilité à la politisation des juridictions internationales
Le Premier ministre Viktor Orbán avait annoncé cette initiative lors d’une rencontre à Budapest avec Benjamin Netanyahu, en réaction à la décision de la CPI de poursuivre le chef du gouvernement israélien et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans le cadre de la guerre à Gaza.
Membre fondateur de la CPI depuis la signature du Statut de Rome en 1999, la Hongrie avait ratifié le traité en 2001 – une étape nécessaire à l’époque pour intégrer l’Union européenne. Mais le gouvernement hongrois affirme aujourd’hui que la convention complémentaire n’a jamais été validée pour des raisons constitutionnelles, et considère qu’il n’est donc pas lié juridiquement par les décisions de la Cour.
La Rédaction
(Photo Attila Kisbenedek / AFP : le Premier ministre Viktor Orban au Parlement hongrois, 12 mai 2025)