À l’approche du sommet de l’OTAN à La Haye, la future norme de dépenses militaires — fixée à 5 % du PIB — suscite une levée de boucliers en Belgique. Le MR, Vooruit et le CD&V jugent cette cible « irréaliste » et « impossible », même si elle semble désormais inévitable au sein de l’Alliance.
Le Premier ministre Bart De Wever a reconnu jeudi à la Chambre qu’il n’y avait plus vraiment de débat entre Alliés sur le chiffre lui-même. Seules les modalités — échéances, types de dépenses incluses — pourraient encore être discutées. La norme combinerait 3,5 % pour les dépenses militaires strictes et 1,5 % pour les dépenses de sécurité élargies (cybersécurité, infrastructures, etc.).
« Porter notre budget Défense à 5 %, c’est de l’hystérie collective », a réagi Georges-Louis Bouchez (MR) dans Le Soir, rappelant que même les États-Unis ne consacrent pas une telle part de leur PIB à la Défense. Selon lui, dépasser les 2 % nécessiterait d’inclure des dépenses comme la lutte contre le trafic de drogue ou le renforcement de la justice.
De son côté, Maxime Prévot (Les Engagés) a constaté à Antalya que la Belgique fait partie des rares pays à plaider la modération. L’objectif de 2 % du PIB devrait être atteint cette année, mais tout effort supplémentaire est repoussé à la prochaine législature.
La Rédaction
(Photo d’illustration : Hans Lucas Collection)