La décision de Vooruit de claquer la porte des négociations en vue de former un gouvernement à Bruxelles est bien plus qu’un simple fait d’actualité politique. Elle marque un tournant décisif – et probablement la fin – de la stratégie du PS bruxellois, jusque-là centrée sur une alliance « tout à gauche » dans une région en crise.
Depuis des années, le PS bruxellois s’est érigé en défenseur de l’équilibre institutionnel de la Région capitale, tout en cultivant une ligne politique très à gauche, indépendante de la direction nationale. Mais cette posture a fini par se heurter à la réalité des rapports de force et des intérêts divergents, tant communautaires que stratégiques.
Le retrait initial du PS des discussions faisait suite à des propositions institutionnelles portées par la formatrice Elke Van den Brandt (Groen), avec le soutien de la N-VA, de l’Open VLD et de Vooruit. Parmi les points de friction : la création d’un poste de commissaire de gouvernement néerlandophone adjoint au ministre-président, doté d’un droit de regard budgétaire. Une ligne rouge pour le PS, qui y voyait une remise en cause des équilibres fondamentaux de la Région, et surtout, une ingérence inacceptable dans les compétences du ministre-président.
Officiellement, c’est la présence de la N-VA qui aurait justifié la rupture. Mais derrière cette version diplomatique, de nombreux observateurs voient surtout l’échec d’une stratégie portée par Ahmed Laaouej. Le président du PS bruxellois espérait visiblement imposer une majorité « à gauche toute », avec Ecolo, le PTB et la Team Ahidar, dans laquelle il aurait pu prétendre au poste de ministre-président – un tremplin politique évident face à Paul Magnette, avec qui les relations sont notoirement glaciales.
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