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La polémique enfle en France sur le maintien des énergies renouvelables. Retailleau veut la fin des subventions

par Rédaction

Le sujet du financement des énergies renouvelables est revenu au cœur de l’actualité en France, à la suite de propos du ministre de l’Intérieur. La Macronie le critique, mais des industriels lui donnent plutôt raison.

Tout a commencé par une charge du ministre de l’Intérieur dans une tribune publiée par Le Figaro, rédigée avec le député européen François-Xavier Bellamy et le Républicain Julien Aubert. Ils y déclaraient ensemble : « Les Républicains ont toujours combattu le mix énergétique proposé depuis Ségolène Royal, visant à introduire une substitution entre énergies renouvelables et nucléaire, comme si les deux se valaient en termes de production. Il est absurde de vouloir financer toutes les énergies en misant sur une complémentarité qui n’existe pas du point de vue de la physique des réseaux. L’intermittence des ENR fait courir le risque de black-out. Notre priorité doit être de rebâtir un parc nucléaire en reconstituant une compétence industrielle française, afin d’éviter l’effet falaise lié au vieillissement des centrales actuelles. »

Le ministre de l’Intérieur y propose même la fin des subventions pour les énergies renouvelables : « Le second principe est de faire la vérité des coûts et de laisser la loi du marché arbitrer entre les différents choix énergétiques, plutôt que d’entretenir des objectifs idéologiques dépassés. L’éolien et le photovoltaïque n’apportent au mix énergétique français qu’une intermittence coûteuse à gérer. Il n’y a donc aucune raison de continuer à les financer par des subventions publiques. »

Le jour même, Gabriel Attal a dénoncé sur X le « retour d’une forme de climatoscepticisme anti-science très inquiétant ». « Ce contresens historique et scientifique est incompréhensible. […] Il faut avoir le courage de dire que le nucléaire seul ne permettra pas la transition énergétique dont notre pays a besoin », a déclaré le leader de Renaissance.

Le chef de l’État a répondu au premier flic de France en marge d’un déplacement, ce jeudi 3 juillet, à Roquefort, dans l’Aveyron. Appelant à ne pas « tout caricaturer » et à sortir « des lubies », le président a insisté : « On a besoin de renouvelable (…). Ce n’est pas une bonne idée de dire qu’on ne va plus faire de renouvelable dans notre pays, qu’on ne va plus investir. »

Le président de TotalEnergies a déclaré sur BFM Business qu’il continuerait à investir dans le renouvelable, mais a insisté sur le fait que le vrai sujet, en matière d’énergie, est le prix de production. Selon lui, on ne dit pas toute la vérité sur le renouvelable : « Si l’on veut faire le vrai calcul du renouvelable, on ne peut se baser sur le coût marginal, mais sur le coût qui tient compte de l’intermittence. (…) Il faut dépasser le champ national et approfondir le marché unique. Les Français ne veulent pas des éoliennes, les Allemands adorent les éoliennes. Mettons les éoliennes en Allemagne et mettons le nucléaire en France. »

Plus inquiétant, l’ancien secrétaire général d’EDF, Étienne Bertier, dans Le Figaro de cette semaine, appuie là où ça fait mal : la priorité donnée par le réseau aux énergies renouvelables aboutit à piloter les centrales nucléaires par à-coups en les faisant « s’effacer » chaque fois qu’il y a du vent ou du soleil.

Ce pilotage en dentelle fragilise la tuyauterie primaire du circuit de refroidissement exposant les centrales à un vieillissement prématuré comme l’ont montré les fissures récemment apparues dans les circuits de la centrale de Civaux. Etienne Bertier souligne la nécessité de protéger la filière nucléaire : « La priorité absolue donnée aux énergies renouvelables aboutit à ce que, du fait d’un surplus de production, les prix de gros de l’électricité soient négatifs pendant près de 500 heures par an. (…) Il devient urgent de repenser les règles du jeu : il faut réduire les modulations imposées au nucléaire, réintégrer les coûts de fatigue dans l’évaluation des coûts que doivent supporter les énergies renouvelables et, bien sûr, développer massivement les outils de lissage : stockage, pilotage, interconnexions. Un pays moderne ne peut pas traiter ses centrales nucléaires comme un chauffage d’appoint pour les jours sans vent. »

La Rédaction

(Photo ©Jean-Pierre AMET/MAXPPP : éoliennes près de Narbonne)

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