Coup de bluff ou véritable coup de maître ? À peine plus d’un an après les élections régionales, les négociations pour former un gouvernement à Bruxelles semblent, enfin, frémir. Ce vendredi, en marge de la fête de la Communauté flamande, Georges-Louis Bouchez a affirmé qu’une solution était en vue « dans les prochaines heures ». « Avant la fête nationale », a précisé le président du MR au micro de la VRT.
Les négociations bruxelloises pourraient enfin se débloquer. Depuis des mois, les positions étaient figées : le PS refuse de gouverner avec la N-VA, tandis que l’Open VLD s’y refuse sans elle. Toutes les autres pistes, dont une majorité de gauche ou un remplacement du PS par Ecolo, ont échoué. La clé passerait donc par un montage institutionnel inédit, capable de contenter les deux bords linguistiques. La N-VA serait dans la majorité côté flamand, sans l’être officiellement côté francophone. Une formule qui préserverait les équilibres sans faire perdre la face à personne.
Ce scénario, encore flou, reste étroitement verrouillé. Mais un signe ne trompe pas : le silence du PS. D’ordinaire prompt à étriller les manœuvres du MR, le parti socialiste bruxellois reste cette fois coi. Car, après des mois de gel des relations, le dialogue a repris entre Ahmed Laaouej et Georges-Louis Bouchez. Les deux hommes se sont récemment parlé. Leurs équipes se sont revues. Et le souvenir d’un accord tripartite MR-PS-Engagés, esquissé à l’été 2024, refait surface.
Lundi soir, lors d’un dîner du MR à Bruxelles, M. Bouchez aurait même lâché : « Nous aurons un gouvernement bruxellois pour le 21 juillet ». De la méthode Coué ? Peut-être. Mais si le MR et le PS accélèrent ce week-end, l’impasse pourrait céder.
Reste à savoir s’il s’agit d’un vrai coup de génie… ou d’un nouveau mirage dans un feuilleton politique qui n’en finit plus.
La rédaction
(Photo Belga : Benoît Doppagne)