Dans son traditionnel discours de Fête nationale, le roi Philippe s’inquiète des remises en question du droit international. Il plaide pour une Europe plus forte, dénonce la situation humanitaire à Gaza et réclame en urgence la formation d’un gouvernement bruxellois.
À la veille de la Fête nationale, le roi Philippe a tenu un discours très axé sur la situation internationale. Dans son allocution de six minutes, ce dimanche midi, le souverain a insisté sur la nécessité pour l’Union européenne de rester fidèle à ses valeurs fondamentales : démocratie, justice et primauté du droit. Il a lancé un appel fort à l’Europe, l’invitant à devenir un rempart face à la montée des rapports de force brutaux et à la remise en cause du droit international. « Quand le droit international est bafoué, le monde entier est perdant », a-t-il déclaré.
« Le monde connaît une recrudescence de conflits que l’on croyait appartenir à une époque révolue », a-t-il ajouté. Face à cette instabilité, le roi a salué le choix de la coopération (« et non de la confrontation ») porté par l’Europe, évoquant notamment les avancées dans le numérique, la défense ou encore la lutte contre le changement climatique.
La crise à Gaza ? « Une honte pour l’humanité »
Très marqué par la situation à Gaza, le roi Philippe a exprimé son indignation face aux « graves dérives humanitaires » dans l’enclave palestinienne. Il s’est dit « bouleversé » par le témoignage de deux pères – l’un israélien, l’autre palestinien – ayant perdu leur enfant et ayant choisi de rejeter toute vengeance. « Ces pères nous rappellent que, au-delà de la dimension politique, c’est toujours la dignité humaine qui est en jeu », a-t-il déclaré, qualifiant la crise de Gaza de « honte pour l’humanité ». Il a appelé à suivre la voix du secrétaire général de l’ONU pour mettre fin à cette situation « insoutenable ».
Le souverain a également rappelé l’importance du soutien à l’Ukraine, estimant que « les Ukrainiens défendent aussi notre souveraineté ».
Enfin, sur le plan intérieur, le Roi a brièvement abordé l’impasse politique : « À Bruxelles, en particulier, il est urgent qu’un nouveau gouvernement se mette enfin au travail. » Si les tensions internationales peuvent reléguer les préoccupations internes au second plan, « elles méritent toute notre attention – et celle de nos élus », a insisté le souverain, appelant à agir rapidement.
La Rédaction
(Photo Belga : Didier Lebrun)