Pour le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole francophone de Tsahal (armée israélienne), la guerre à Gaza menée par Israël “n’est pas dirigée contre les habitants mais contre le Hamas et le Djihad islamique”, accusés par Israël de « piller l’aide humanitaire » et de « plonger leur propre population dans le chaos ». Il balaie les accusations de famine – « il n’y a pas de famine à Gaza » – et rappelle que même Mahmoud Abbas tient le Hamas pour responsable de la situation. M. Rafowicz évoque un lourd bilan pour Israël – près de 500 soldats tués et 16.000 blessés. Il dénonce au passage « l’UNRWA, partie du problème et non de la solution ». Il appelle l’Europe à un sursaut face au terrorisme islamiste et à l’antisémitisme qui grandit en Europe : « En général, lorsqu’on touche aux Juifs, c’est un signe avant-coureur pour des sociétés meurtries par le terrorisme et l’islamisme. Nous espérons un réveil en profondeur des sociétés européennes pour qu’elles réalisent qu’Israël est du bon côté de l’histoire. »
21News : On vous reproche d’organiser la famine à Gaza, de bloquer les camions de vivres…
Colonel Olivier Rafowicz : Il n’y a aujourd’hui aucune limite concernant l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, que ce soit par la route ou par les airs, nourriture ou médicaments. La seule chose c’est que, évidemment, il y a vérification par nos soins, des camions. Pour éviter qu’il y ait des armes ou des munitions qui entrent par l’intermédiaire de la contrebande. Mais nous faisons les contrôles extrêmement rapidement.
L’aide humanitaire en tant que tel est la bienvenue. Il faut qu’elle rentre. La seule problématique dans cette situation dramatique de guerre à Gaza (je rappelle que cette guerre nous a été imposée par le Hamas) ? Le Hamas vole, pille, des camions de vivres et les revend à des prix exorbitants ! 2 millions de tonnes d’aide humanitaire sont rentrées dans la bande de Gaza. Il y a des milliers de camions qui sont rentrés toutes les semaines. Certaines semaines, il y a eu moins d’entrées. Pour des raisons relevant d’autres situations.
Des vivres, mais un problème de distribution
Il n’y a pas de manque de nourriture à Gaza, il y a un manque de distribution. Et la distribution aujourd’hui est plus efficace. Mais il y a eu des problématiques reliées à l’ONU et à des ONG. Pour des raisons qui leur sont propres, elles n’ont pas pris les cargaisons qui étaient entreposées au point de passage de Bel Kerem Shalom (point de passage au sud de la Bande de Gaza, NDLR) et elles n’ont pas été distribuées. Heureusement, je pense que sous pression de différents pays dont Israël, la distribution reprend.
Il y a aussi les centres de distribution de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF). C’est un procédé américain avec le soutien israélien. La GHF opère dans les zones que contrôle Israël. Israël ne contrôle pas toute la bande de Gaza. Nous contrôlons une partie. Dans cette partie, la GHF distribue sans pillage par le Hamas. Ce qui fait que cela gêne considérablement le Hamas qui s’y oppose. Car cela l’empêche de piller l’aide et de la revendre.
« Il n’y a pas de famine à Gaza ! Il y a une situation de chaos et de tragédie. »
Il n’y a pas de famine à Gaza ! Il y a une situation de chaos et de tragédie à Gaza. Elle n’est pas due à Israël mais à la guerre, imposée par le Hamas, qui détient toujours 50 otages (sur environ 250 dont certains sont morts et d’autres ont été libérés, NDLR). Tout cela réuni fait que Gaza vit une tragédie. Si, là, aujourd’hui, le Hamas libère les otages et dépose les armes, la guerre s’arrête à Gaza. Et la tragédie qui va avec.
21News : Pourrait-on dire que la distribution des vivres est une forme de pouvoir ? Souhaitez-vous, avec la GHF, reprendre le contrôle sur cette aide ? Lors de leur conférence de presse à Bruxelles que notre journal a relayée, son dirigeant, le révérend Moore, a expliqué que la GHF est indépendante mais collabore avec l’armée israélienne…
Colonel Olivier Rafowicz : Absolument. Ils sont indépendants. Nous ne sommes pas présents dans les centres de distribution. Nous soutenons ce procédé dans les zones que nous contrôlons. Mais Israël ne veut pas contrôler l’aide humanitaire. Le Hamas, par contre, le veut. Car celui qui contrôle l’aide humanitaire, contrôle les Gazaouis. On a par exemple des endroits dans Gaza où il y a des restaurants et de la nourriture et d’autres endroits où il n’y en a pas. Le Hamas a lancé, avec malheureusement des « alliés » dont je ne citerai pas les noms, une campagne délibérée de mensonges et de fakes sur la « famine » à Gaza. C’est une invention du Hamas. Israël, à l’évidence, n’a aucun intérêt à ce qu’il y ait un chaos humanitaire à Gaza. Nous ne sommes pas en guerre avec les Gazaouis mais avec le Hamas et avec le Djihad islamique. D’ailleurs, les membres les plus élevés de l’Autorité palestinienne à Ramallah, Mahmoud Abbas et son entourage, accusent le Hamas d’être responsable de ce chaos, pas Israël.
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