Dans un récent essai, Trop bio pour être vrai ?, édité par un nouveau média « Les Électrons libres », des experts démontent plusieurs idées reçues sur la nourriture bio et l’agriculture dont elle est issue. Sans jeter le bébé avec l’eau du bain, ils observent que le bio n’est pas toujours aussi inoffensif qu’on le dit, tant pour le consommateur que pour la nature et le climat. L’essai et le média suivent une ligne techno-optimiste assumée.
Antoine Copra est le Directeur de la rédaction des Électrons Libres. Il est aussi auteur pour le journal Le Point et coordinateur du livre « Trop bio pour être vrai ? »
21News : Qu’est-ce qu’au juste que le « bio » ? À quels critères obéissent les produits pour être ainsi qualifiés ?
Antoine Copra : Sans rentrer dans le détail des pratiques imposées par le label, le “bio” se fonde principalement sur le rejet des pesticides de synthèse, des engrais minéraux et des OGM.
Contrairement à une idée reçue, il n’est pas nécessairement local, ni sans mécanisation, ni sans intrants, ni même sans chauffage de serre : un produit bio peut venir de très loin, voyager en camion frigorifique, et avoir une empreinte carbone importante.
Le principe du bio se fonde sur l’idée que ce qui est “artificiel” est par essence plus dangereux que ce qui est “naturel”. C’est un peu spécieux : le cyanure est naturel, et ça ne l’empêche pas d’être un poison mortel. Et les agriculteurs bio utilisent des produits qui sont, eux aussi, potentiellement dangereux et produits en grande quantité selon des procédés industriels.
21News : Pourquoi le retour de la culture vivrière dont on parle beaucoup est une erreur ?
Antoine Copra : Les défenseurs de la culture vivrière promeuvent une agriculture locale, composée de petites exploitations familiales, faiblement mécanisées, qui utilisent peu d’engrais ou de pesticides.
Abonnez-vous pour lire l'article en entier.
Apportez votre soutien à la rédaction de 21News en souscrivant à notre contenu premium.