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Antisémitisme : Paris convoque l’ambassadeur américain après ses accusations contre Emmanuel Macron

par Rédaction

Nouvelle crise diplomatique entre Paris et Washington. Lundi, le Quai d’Orsay a convoqué l’ambassadeur des États-Unis en France, Charles Kushner, après une lettre adressée à Emmanuel Macron jugée « inacceptable ». Le diplomate reproche au chef de l’État « l’absence d’action suffisante » face à « la flambée de l’antisémitisme ».

Dans ce courrier, l’ambassadeur reprend la rhétorique du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, très critique de la décision française de reconnaître un État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. Pour le dirigeant israélien, cette reconnaissance « favorise la haine des Juifs dans les rues ». Emmanuel Macron avait sèchement répliqué en qualifiant cette accusation d’« abjecte », assurant que « la France protège et protégera toujours les Juifs ».

Charles Kushner, beau-père de Jared Kushner, l’ex-conseiller et gendre de Donald Trump, s’est à son tour attaqué à l’Élysée. « Il ne se passe pas un jour en France sans que des Juifs soient agressés, des synagogues profanées ou des écoles dégradées », écrit-il. Selon lui, les gestes diplomatiques en faveur d’un État palestinien « encouragent les extrémistes et mettent en péril la judéité en France ». Le diplomate affirme qu’« antisionisme et antisémitisme sont une seule et même chose ».

Il s’inquiète également de « l’ignorance des jeunes Français face à la Shoah », déplorant que « près de la moitié d’entre eux n’en aient jamais entendu parler ». Vantant les initiatives de Donald Trump, il exhorte Emmanuel Macron « à agir avec résolution ».

Des actes antisémites en augmentation

La réaction française a été immédiate. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a « réfuté fermement » ces accusations, dénonçant des propos « qui ne sont pas à la hauteur du lien transatlantique ». Paris rappelle que la Convention de Vienne impose aux diplomates de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des États hôtes.

Cette passe d’armes s’inscrit dans un climat déjà tendu. Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et la guerre à Gaza, les actes antisémites connaissent une forte recrudescence en France, où vivent environ 500 000 Juifs – la plus importante communauté d’Europe occidentale – aux côtés d’une vaste population arabo-musulmane particulièrement sensible à l’endroit des Palestiniens.

En annonçant la reconnaissance prochaine de l’État palestinien, Emmanuel Macron s’est aligné sur une dizaine de pays occidentaux, dont le Canada et l’Australie. Une initiative qui, pour Netanyahou comme pour Kushner, serait un signe de faiblesse. Le Premier ministre israélien a encore exhorté le président français à « remplacer l’apaisement par la volonté » avant l’Assemblée générale de l’ONU, qui doit s’achever le 23 septembre, jour du Nouvel An juif.

La rédaction

(Photo Ludovic MARIN / AFP)

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