Pour le président de la Fédération wallonne de l’agriculture, lui-même agriculteur entre Couvin et Givet, le politique doit « terminer le travail », notamment sur la question de la vente à perte.
21News : Le secteur agricole continue de dénoncer un ensemble de pratiques qui nuisent au secteur. Comment a évolué la situation depuis les manifestations de 2024 ?
Daniel Coulonval : Lors des manifestations de 2024, la problématique du revenu des agriculteurs constituait vraiment le nœud des préoccupations. Le souci principal tient au fait que les coûts de production, sans cesse croissants, ne peuvent être absorbés par des prix de revente qui en général n’augmentent pas. Beaucoup d’agriculteurs connaissent des difficultés économiques. Nous pensons qu’il y a quand même une injustice au niveau de la valorisation des produits agricoles par rapport, justement, aux coûts de production. Les agriculteurs en s’y retrouvent plus.
Dans ce cadre-là, il y a une quinzaine d’années, les eurodéputés ont poussé une directive du nom de UTP, portant sur les pratiques commerciales déloyales. La transposition de la directive dans le droit belge s’est réalisé graduellement, et des adaptations ont été apportées par le ministre David Clarinval (MR) pour y inclure une notion très importante : l’interdiction de la vente à perte. Si dans le droit économique belge, les commerçants n’ont pas le droit de vendre à perte, les agriculteurs, eux, sont de leur côté souvent obligés de vendre à perte une partie de leur production. M. Clarinval s’est engagé à adapter la directive européenne dans ce sens, et aujourd’hui, les choses avancent mais le travail n’est pas terminé. Dans certains secteurs comme celui de la pomme de terre, du travail demeure à réaliser pour faire en sorte que les prix du marché reflètent un minimum les coûts de production.
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