Comment contrer la radicalisation, en particulier chez les jeunes, au regard notamment du conflit israélo-palestinien ? Telle est la question soulevée par l’association IMPAC dirigée par Patricia Teitelbaum. Elle réunissait mercredi dans une salle du Parlement européen une douzaine d’intervenants sur le thème du dialogue inter-religieux.
Chapeautée par les groupes S&D et EPP (sociaux-démocrates et libéraux) au Parlement européen, et en présence de trois députés européens, « habitués et réceptifs » selon l’association, « à ces questions », la réunion avait pour visée de tenter de favoriser le dialogue inter-religieux, notamment au regard du conflit israélo-palestinien. Parmi les invités, notamment, l’Imam Tawhidi, d’origine australienne, dit « Imam de la paix », ou encore Saïd Oujibou, connu sous le nom de « pasteur Saïd », ancien partisan d’un Islam radical devenu pasteur chrétien et médiateur – 21news vous en proposera d’ailleurs une longue interview ce mardi.
« Tout a commencé pour nous », affirme Patricia Teitelbaum, présidente de l’organisation IMPAC, « avec un examen critique de la littérature proposée dans l’enseignement public sur l’historique du conflit israélo-palestinien ». « Nous avons pu constater », continue-t-elle, « que celle -ci est systématiquement biaisée au désavantage du point de vue israélien ». Pour elle, « si la Belgique veut s’attaquer à la polarisation croissante et à l’antisémitisme, un examen approfondi, officiel et indépendant est nécessaire pour remédier à la situation actuelle ». Patricia Teitelbaum vise « les ONG, ainsi que les médias publics ».
Un frérisme « sournois »
Des ONG supposées être infiltrées par les Frères musulmans, il en a été question mercredi soir, notamment dans les propos de l’ « Imam de la paix », qui a dénoncé de vive voix la « passivité de l’Occident » face au « mal » représenté par le frérisme », , affirmant que les Frères musulmans ont infiltré les médias occidentaux, la politique, l’éducation, les syndicats, les tribunaux et la société civile. . Le constat est essentiellement le même chez tous les intervenants : « les Frères musulmans, qui jouent sur le temps long, s’infiltrent de manière sournoise au sein du tissu démocratique occidental, jouant sur la tolérance propre aux pays visés, pour mieux faire avancer leur agenda et imposer l’ordre propre à leur idéologie ». Enfin, en clôture, Abdulaziz AlMarzooqi, expert de Trends Research & Advisory aux Émirats arabes unis, a alerté sur l’influence des Frères musulmans sur les ONG européennes et plaidé pour des réformes éducatives inspirées du modèle émirati de déradicalisation. « Les jeunes », rappellent en coeur les participants, « sont les premières victimes de l’idéologie frériste, principalement dans les environnements urbains les plus délicats ».
Maxence Dozin
(Photo : IMPAC)