À l’heure où le président des Engagés Yvan Verougstraete plaide pour un “protectionnisme positif”, la question du retour des barrières commerciales refait surface. De Washington à Pékin, les grandes puissances réarment leurs économies. L’Europe, elle, se cherche entre autonomie stratégique et dépendance énergétique. L’économiste Philippe Ledent (ING) décrypte pour nous ce tournant du commerce mondial et ses implications pour la Belgique.
21News : On parle de plus en plus d’un “retour du protectionnisme”. Après Trump, la Chine et maintenant l’Europe. Sommes-nous à un tournant du commerce mondial ?
Philippe Ledent : Oui, mais il faut éviter de croire à une rupture soudaine. Le phénomène est progressif et s’inscrit dans une tendance de fond. Depuis une dizaine d’années déjà, le commerce mondial ralentit. Si l’on mesure la part des échanges dans le PIB global, elle n’augmente plus depuis 2015 et tend même à stagner.
Cela ne signifie pas la fin de la mondialisation, mais plutôt la fin de son expansion accélérée. Les mesures protectionnistes — qu’elles soient tarifaires, réglementaires ou sanitaires — se multiplient. Ce n’est donc pas un virage brutal, plutôt un glissement lent, presque silencieux, d’un monde d’ouverture vers un monde de prudence.
21News : Vous voulez dire que le mouvement a commencé bien avant la guerre commerciale de Trump ?
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