Cet entretien avec Manuel Valls a été enregistré le 2 octobre dernier, soit avant la démission du premier gouvernement Lecornu. Le ministre des Outre-mer et ministre d’État a reçu 21News pour un entretien exclusif dans le cadre du sixième podcast « En toute liberté » mené par Louis Sarkozy.
À la question de savoir si le pays est ingouvernable, le régime politique actuel étant fortement contesté comme à d’autres moments de l’histoire du pays, le ministre Manuel Valls répond :
« On peut même penser le contraire. Il y a parfois une fibre recherchant l’autorité. Je ne vois pas l’autoritarisme mais l’autorité. Le philosophe académicien Pascal Ory a écrit un article sur ce sujet-là. Il n’y a pas longtemps, dans ce changement de régime, il y a souvent le fait qu’on a contesté la démocratie pour lui imposer une forme d’autorité. C’est vrai, quand on regarde le rôle de la monarchie, de l’Église catholique dans notre pays, évidemment. L’Empire, les coups d’État, la recherche – dans un cadre républicain et démocratique, bien évidemment – d’une autorité en 1958, incarnée par le général de Gaulle. Et puis de l’autre côté, il y a une radicalité. Il y a toujours cet esprit révolutionnaire – antisystème on pourrait dire –, c’est un pays qui a renversé le Roi, qui lui a même coupé la tête. Donc ça fait partie, pour le meilleur et pour le pire, de notre roman national. Et il y a l’idée que le peuple peut renverser le pouvoir. Donc il faut que le reste de la politique (du président) – on l’a vu avec les Gilets jaunes par exemple –, soit très attentif au phénomène en profondeur qui bouscule les responsables politiques, qui bousculent la société, qui peuvent bousculer aussi ce qui s’est passé avec le général Boulanger à la fin du XVIIIᵉ siècle, qui peuvent bousculer la démocratie. »
« L’Allemagne doit remettre en cause la politique migratoire qui a été celle d’Angela Merkel. Elle doit changer sa stratégie énergétique parce qu’elle ne peut plus dépendre du gaz et du pétrole russes. »
À la question de savoir s’il croit toujours au projet européen, l’ancien Premier ministre répond :
Abonnez-vous pour lire l'article en entier.
Apportez votre soutien à la rédaction de 21News en souscrivant à notre contenu premium.