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Gaza : Jared Kushner, l’homme de l’ombre derrière le « plan Trump » (Analyse)

par Nicolas de Pape

Le très discret Jared Kushner, qui a épousé la fille de Donald Trump, Ivanka, déjà très impliqué dans les Accords d’Abraham sous le premier mandat de son beau-père, avait pris ses distances depuis pas mal d’années. Mais les liens tissés avec les puissances arabes sunnites du Grand Moyen-Orient étaient trop précieux pour ne pas être réactivés. L’homme d’affaires a donc repris ses contacts pour aboutir à cet échange assez extraordinaire entre les otages israéliens et prisonniers palestiniens.

Rappelons succinctement ses réalisations dans les « Accords d’Abraham » de 2020. Kushner, Juif américain modérément observant, était un conseiller majeur de Trump pendant le début de son premier mandat. Principal concepteur de ces accords entre Israël d’une part, et les Émirats arabes unis, Bahrein, le Soudan et le Maroc, d’autre part, Kushner dirigeait la White House Office of American Innovation, sorte de centre diplomatique parallèle mais pas seulement. Il y a conduit des missions secrètes et entretiens préparatoires avec les dirigeants des pays arabes intéressés. Il a travaillé en étroite relation avec les haut-diplomates officiels : Avi Berkowitz (envoyé spécial au Moyen-Orient), David Friedman (ambassadeur des États-Unis en Israël) et Mike Pompeo (secrétaire d’État).

Chaque pays signataire l’a été pour ses propres raisons : avec les EAU et Bahrein, l’accord suspend l’annexion de la Cisjordanie. Le Soudan accepte de signer s’il est retiré de la liste US des États soutenant le terrorisme. Le Maroc signe en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Les Accords d’Abraham instaurent ou réinstaurent des relations diplomatiques officielles, mettent l’accent sur une coopération sécuritaire et technologique contre l’Iran et placent l’économie au centre via le Abraham Fund, soutenu par la Société financière américaine de développement DFC (U.S. International Development Finance Corporation), pour financer des projets conjoints Israël–monarchies du Golfe–États-Unis. Enfin, la santé et le tourisme sont également inscrits dans les Accords. Kushner (et Berkowitz) sont nominés pour le prix Nobel de la paix 2021.

Retour dans le cercle diplomatique

Épuisé par ses activités diplomatiques et la tournure que prend le premier mandat de Trump, Kushner prend définitivement ses distances après l’élection du 3 novembre 2020 et n’est plus actif lors des turpitudes autour de l’élection « volée » et l’insurrection du Capitole du 6 janvier 2021, ne voulant pas être mêlé à la contestation de l’élection. Il rejoint Miami.

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