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Xavier Tytelman : « Techniquement et financièrement, l’achat par la Belgique des F-35 est une mauvaise affaire »

par Maxence Dozin

L’ancien membre d’équipage de l’aviation navale français et expert en aviation militaire explique à 21news en quoi les raisons qui ont participé à l’achat du F-35 sont, selon lui, « mal calibrées ».

21news : Il semble que vous ne soyez pas très enthousiasmé par le choix de l’armée belge se doter de F-35 américains.

Xavier Tytelman : Je pense en effet que c’est une mauvaise idée. La plupart des pays acheteurs – dont la Belgique – avaient déjà décidé d’acheter cet avion avant d’organiser une compétition. Les Pays-Bas ont fait une « pseudo-compétition », la Belgique quant à elle a aussi procédé à une « pseudo-compétition », dont on n’a par ailleurs jamais obtenu les résultats réels. Aux Pays-Bas, le Rafale (du constructeur français Dassault, NDLR) a battu le F-35 sur base de données techniques et de près de 700 critères d’évaluation mais comme les Hollandais avaient prévu d’acheter le F-35 ; ils sont allés jusqu’au bout de leur projet. 

En Belgique, cela s’est déroule plus-ou-moins de la même manière. En fait, quatre pays ont organisé des compétitions pour « faire semblant » qu’il y avait une compétition ; ceci afin d’essayer de faire baisser les coûts d’achat auprès des États-Unis, mais en fait ils n’avaient absolument aucun autre objectif que d’acheter des F-35. Ce sont les pays qui disposent de l’arme atomique dans le cadre de l’OTAN. Il s’agit de la Belgique, des Pays-Bas, de l’Italie et l’Allemagne. Aucun de ces pays n’avait de raison d’acheter cet avion si ce n’est pour transporter l’arme nucléaire. On peut prendre l’exemple de l’Allemagne. Les Allemands ont annoncé qu’ils allaient renouveler leur flotte parce qu’elle était constituée de vieux avions qui arrivaient en fin de vie. Quand les Américains ont compris qu’ils allaient vendre des F-18, ils ont annulé l’intégration de la bombe atomique sur la nouvelle génération de F-18 pour forcer les Allemands à acheter des F-35. 

Dans un autre cas, on sait qu’il y a eu des pressions diplomatiques pour contraindre les Norvégiens à acheter des F-35 alors qu’ils comptaient acheter du Gripen (de fabrication SAAB, donc suédoise, NDLR). En fait, et systématiquement, le F-35 arrive dans ces flottes pour des mauvaises raisons. Cet appareil, en dehors de la dimension nucléaire, est conçu pour une mission très précise, qui est l’entrée dans un espace contesté ; c’est d’ailleurs là le but de la furtivité, c’ est à dire pouvoir rentrer dans un espace malgré des radars et malgré une défense aérienne pour y conduire des opérations. Mais ce type de missions représente 0,1% de ce que fera l’avion dans sa vie. Pour les 99,9% du temps qui reste, c’est un avion qui présente une efficience qui va être très faible, très mauvaise (efficience, donc efficacité ramenée au coût, NDLR).

21news : Pouvez-vous élaborer sur cette question de l’efficience ?

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