Yvan Verougstraete, président des Engagés et député européen, plaide pour un protectionnisme positif pour permettre à l’Europe de rester concurrentielle. Suite de notre entretien en trois volets.
21News : Yvan Verougstraete, vous êtes également député européen ce qui se passe aujourd’hui en Belgique est évidemment influencé par l’Europe mais surtout par l’évolution des rapports de force au niveau mondial, où les États-Unis et la Chine sont en train d’imposer un autre rapport de force…
Yvan Verougstraete : Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est une vision macroéconomique d’un monde devenu complexe. Je crois qu’on est structurellement dans une spirale négative en Europe : on n’a pas fait le deuil d’un monde dépassé.
Après les chocs pétroliers, on a profité de la mondialisation : hausse des échanges, accords internationaux. Deuxième chose : on a construit le marché unique ; puis on a dit stop aux aides d’État après des années de subventions à des industries sous perfusion. Cette logique ne fonctionne plus aujourd’hui. La globalisation a volé en éclats : l’OMC (Organisation mondiale du commerce) ne fonctionne plus, comme paralysée par les tarifs de Trump… Cela semble loin, mais l’impact est direct sur la richesse créée dans nos économies — donc sur le caddie de la ménagère.
« Aujourd’hui, l’industriel européen vertueux qui décarbone perd face à l’Américain et son « drill, baby, drill » qui, en plus, met des tarifs. Nos emplois partent, on perd salaires et richesse et on s’écrase petit à petit. »
Dans ce monde, l’Union européenne veut à la fois respecter les règles du libre-échange, relever l’ambition écologique, ne pas faire d’aides d’État ni de dumping. Pour faire simple : c’est impossible. Tant qu’on reste coincés dans ce triptyque, ça ne marchera pas.
Abonnez-vous pour lire l'article en entier.
Apportez votre soutien à la rédaction de 21News en souscrivant à notre contenu premium.
