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Boualem Sansal gravement malade dans sa prison

par Harrison du Bus
Photo by Joël SAGET / AFP

Condamné à cinq ans de prison en Algérie pour « atteinte à l’unité nationale », l’écrivain Boualem Sansal, franco-algérien, âgé de 81 ans et atteint d’un cancer, voit son état de santé se dégrader. Ses soutiens dénoncent des conditions de détention « inhumaines » et le refus des autorités locales de l’hospitaliser.

Depuis un an, Boualem Sansal, figure majeure de la littérature algérienne d’expression française, est incarcéré à Alger. L’auteur du Village de l’Allemand ou du Serment des barbares a été arrêté en novembre 2024, à son arrivée à l’aéroport, pour être condamné à cinq ans de prison et à une amende de 500 000 dinars (≈ 3300 €). Il est poursuivi pour « atteinte à l’unité nationale », « outrage à corps constitué », « atteinte à l’économie nationale » et « détention de publications menaçant la sécurité de l’État ». Ces accusations font suite à des déclarations dans lesquelles il évoquait les frontières héritées de la colonisation française et critiquait la politique d’Alger envers le Maroc.

Des nouvelles alarmantes sur sa santé

Ce jeudi, sur Europe 1, Arnaud Benedetti, fondateur du comité de soutien à Boualem Sansal, a tiré la sonnette d’alarme : « les derniers renseignements que nous avons pu obtenir sont particulièrement préoccupants », a-t-il confié à Pascal Praud, évoquant une « situation de plus en plus critique ».
Selon lui, « il semblerait que les autorités aient refusé son hospitalisation », alors même que l’écrivain âgé de 81 ans et atteint d’un cancer vit « dans des conditions extrêmement dures ». « Le régime algérien donne l’impression de ne rien vouloir céder », a-t-il ajouté, appelant à une mobilisation internationale accrue.

Noëlle Lenoir, ancienne ministre française et présidente du comité de soutien, a confirmé sur la même radio que les conditions de détention de l’écrivain étaient « absolument inhumaines ». « Il n’a droit à aucune visite, il est à l’isolement total. On nous dit qu’on a conseillé aux autres détenus de ne pas le fréquenter, sous peine de représailles », a-t-elle dénoncé.
Privé de tout contact avec l’extérieur, Sansal ne disposerait ni de téléphone ni de moyens d’écriture. « Pour un écrivain, c’est une double peine », déplore Lenoir. Elle souligne que les rares informations parviennent « par intermédiations », sans possibilité de vérification directe.

Appels à une action diplomatique européenne

Arnaud Benedetti, également professeur à la Sorbonne, réclame depuis des mois une intensification de la pression diplomatique sur Alger. Il rappelle que des résolutions ont déjà été votées en France, en Belgique et au Parlement européen pour exiger la libération immédiate et inconditionnelle de l’écrivain. « Ce combat passe d’abord par la parole, il faut en parler sans relâche, mais aussi par l’action politique », a-t-il expliqué dans Sud Ouest.
Le comité a saisi l’Union européenne afin que soit suspendue la renégociation de l’accord d’association avec l’Algérie, et demande à Paris d’utiliser tous les leviers disponibles : visas, privilèges accordés aux dignitaires algériens, voire les facilités découlant de l’accord bilatéral de 1968.

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