Accueil » L’Etat belge a versé plus de 350.000 euros à Nizar Trabelsi. Le Tribunal estime ces sommes « nécessaires » pour protéger l’Etat de droit

L’Etat belge a versé plus de 350.000 euros à Nizar Trabelsi. Le Tribunal estime ces sommes « nécessaires » pour protéger l’Etat de droit

par Rédaction

Nizar Trabelsi, terroriste tunisien condamné en Belgique, a reçu 350 000 euros de l’État belge, a confirmé la ministre de la Justice Annelies Verlinden (CD&V) devant la Chambre.

En 2013, la Belgique avait extradé M. Trabelsi vers les États-Unis malgré l’interdiction de la Cour européenne des droits de l’homme. Comme le pays a refusé de le ramener, il a été contraint de verser des astreintes, qui ont atteint le montant maximal de 300 000 euros, auxquels s’ajoutent 50 000 euros de frais de procédure. Après de longues années de bataille judiciaire, M. Trabelsi est finalement revenu cet été en Belgique.

« Nous avons tout tenté pour le maintenir dans le centre fermé et l’expulser vers la Tunisie, mais les décisions de justice ne me permettent ni de le retenir plus longtemps ni de le renvoyer dans son pays » – Annelleen Van Bossuyt (N-VA)

Libéré du centre fermé de Merksplas, il séjourne désormais de manière illégale sur le territoire. La ministre Verlinden assure que « les services de sécurité suivent ce dossier de près » et espère parvenir à un accord avec la Tunisie pour obtenir son extradition.

Le Vlaams Belang dénonce cette situation. « La Belgique refuse à juste titre de payer des astreintes pour les demandeurs d’asile, mais un terroriste musulman condamné reçoit 350 000 euros. C’est largement suffisant pour vivre illégalement ici toute sa vie », déplore Francesca Van Belleghem, députée à la Chambre.

M. Trabelsi, ancien footballeur professionnel en 1ère division allemande, avait été condamné en 2004 pour terrorisme pour avoir ourdi un attentat contre la base aérienne militaire de Kleine-Brogel.

Selon la ministre de l’Asile et de la Migration Anneleen Van Bossuyt (N-VA), l’État se heurte à « un mur judiciaire ». « Nous avons tout tenté pour le maintenir dans le centre fermé et l’expulser vers la Tunisie, mais les décisions de justice ne me permettent ni de le retenir plus longtemps ni de le renvoyer dans son pays », a-t-elle déclaré.

Le tribunal d’appel de Bruxelles a justifié les astreintes, estimant qu’elles étaient nécessaires pour protéger l’État de droit. La Belgique est en effet tenue d’exécuter les décisions de justice la concernant, même lorsqu’elles lui sont défavorables. Cette affaire illustre la difficulté pour la Belgique de concilier sécurité nationale et obligations judiciaires internationales.

La rédaction, avec Maxence Dozin

(BELGA PHOTO LUC CLAESSEN)

You may also like

Êtes-vous sûr de vouloir débloquer cet article ?
Déblocages restants : 0
Êtes-vous sûr de vouloir annuler l'abonnement ?