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Indexation plafonnée à 4.000 euros : « Un pas dans le bon sens » (Etienne de Callataÿ)

par Harrison du Bus
Photo Belgaimage

Alors que le gouvernement a décidé de plafonner l’indexation automatique des salaires au-delà de 4.000 euros brut, l’économiste Etienne de Callataÿ (photo) nuance la portée de la mesure tout en y voyant un pas dans la bonne direction. Dans cet entretien, il revient sur l’effet réel du dispositif, ses implications pour la norme salariale et la question plus large de la soutenabilité budgétaire belge.

21News : La décision de bloquer l’indexation automatique des salaires à partir de 4.000 euros brut, est-ce selon vous une mesure utile et efficace ?

Etienne de Callataÿ : C’est une mesure qui est, pour partie, symbolique. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a aucun effet, mais que son impact doit être compris à la lumière d’un cadre plus important : la loi de 1996, modifiée en 2015, qui fixe ce qu’on appelle la norme salariale. Cette norme détermine la hausse maximale autorisée des coûts salariaux en Belgique en la calant sur l’évolution des salaires chez nos voisins. C’est en réalité le facteur le plus contraignant de notre système.

Prenons un exemple : si, à l’étranger, les salaires augmentent de 6 % en deux ans, les salaires belges peuvent augmenter de 6 %, mais pas davantage. Si, dans le même temps, l’indexation automatique est elle aussi de 6 %, alors toute la marge est consommée : il ne reste rien pour la négociation interprofessionnelle. Si, au contraire, l’inflation est de 4 % et qu’on indexe de 4 %, il reste 2 % à discuter entre partenaires sociaux.

Dans ce contexte, plafonner l’indexation au-delà de 4.000 euros brut libère un peu d’espace dans cette norme salariale. Ce que l’indexation ne consomme pas peut être utilisé pour les négociations ultérieures. Donc oui, il y a un effet réel, mais il doit être relativisé par le fait que la norme salariale continue de définir strictement la trajectoire globale. C’est pour cela que je parle d’une mesure « pour partie symbolique ».

« Je pense qu’un jour, il faudra tourner la page de cette indexation automatique telle qu’on l’applique aujourd’hui. »

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