À Charleroi, les libéraux francophones ont marqué ce jeudi leur fête du 1er Mai avec éclat, réunissant quelque 2.000 militants au Grand Palais. Cet événement constituait le premier grand rassemblement du Mouvement Réformateur depuis sa victoire électorale du 9 juin.
Le président du parti, Georges-Louis Bouchez, a profité de l’occasion pour défendre les réformes en cours menées par les gouvernements auxquels le MR participe. Parmi les mesures les plus débattues : la suppression des allocations de chômage après deux ans, et les craintes d’une surcharge des CPAS.
Le leader libéral a tenu à rassurer : le système de sécurité sociale ne sera pas mis à mal. « Ceux qui traversent une période difficile n’ont rien à craindre. Mais pour les fraudeurs, le message est clair : le Mister Cash est fermé ! », a-t-il martelé, déclenchant les applaudissements.
« Nous veillerons à accompagner individuellement chaque personne concernée », a-t-il assuré. En contrepartie, les bénéficiaires du revenu d’intégration seront invités à contribuer à la collectivité. La solidarité, c’est comme l’amour : elle exige un effort des deux côtés », a-t-il lancé sur un ton ironique, lors d’un discours d’une trentaine de minutes brièvement interrompu par un malaise dans l’assistance.
Gabriel Attal en invité de marque
Invité d’honneur de l’événement, l’ancien Premier ministre français Gabriel Attal a salué le discours du MR, insistant lui aussi sur la valeur du travail, les libertés, les réformes et l’indépendance de l’Europe dans un contexte géopolitique incertain.
Pour ce 1er Mai carolo, le MR avait vu les choses en grand : écrans géants, vidéos, danse, sonorisation, barbecue, karaoké, et animations pour petits et grands ont rythmé la journée. Parmi les figures présentes : Adrien Dolimont, plusieurs ministres fédéraux, David Leisterh, Hadja Lahbib, ainsi que les vétérans Louis Michel et Gérard Deprez.
« Les électeurs savaient pour quoi ils votaient »
Georges-Louis Bouchez a par ailleurs profité de l’évènement pour rejeter les accusations de l’opposition selon lesquelles le MR aurait masqué l’ampleur de ses projets avant les élections. Selon Bouchez, ces réformes étaient connues et assumées depuis des années. « Les électeurs savaient pour quoi ils votaient. Et nous recevons chaque jour des témoignages de soutien de ceux qui veulent un retour à un modèle juste », s’est-il félicité.
Fidèle à son style, le président du MR n’a pas épargné la gauche, accusée d’avoir appauvri le pays : « Ils aimaient tellement les pauvres qu’ils en créaient chaque jour », a-t-il lancé. Tout en dénonçant la menace de l’extrême droite, il a pointé ce qu’il considère comme la violence politique exercée par certains militants de gauche. « Ce sont eux qui nous empêchent de débattre, vandalisent nos locaux et nous menacent en ligne », a-t-il affirmé.
Sur le blocage politique en Région bruxelloise, enfin, Georges-Louis Bouchez a directement interpellé le chef de file socialiste, Ahmed Laaouej : « Vous ne nous volerez pas notre victoire ! », a-t-il prévenu, annonçant le dépôt en juin d’un texte de déclaration de politique générale au Parlement bruxellois. « À ce moment-là, il faudra choisir : réformer ou laisser la situation se dégrader. »
La rédaction
(Photo Belgaimage)