Au cours des douze derniers mois, 841 victimes de violences intrafamiliales ou sexuelles à Bruxelles ont reçu l’aide d’un avocat spécialement formé dans le cadre du projet Lawyer Victim Assistance. L’annonce a été faite lundi par les barreaux francophone et néerlandophone de la capitale lors d’une conférence de presse.
Depuis le lancement du dispositif en novembre 2023, 315 avocats bruxellois ont suivi cette formation spécifique, qui aborde non seulement les aspects juridiques, mais aussi la réalité psychologique du traumatisme, l’accompagnement des victimes et la responsabilisation des auteurs. Une liste publique des avocats formés est disponible, et plus de soixante d’entre eux offrent désormais des consultations juridiques gratuites aux victimes. Le modèle bruxellois inspire d’ailleurs d’autres régions, notamment Charleroi et le Limbourg.
« Entre novembre 2024 et octobre 2025, le nombre d’avocats formés est passé de 150 à 315 », explique l’avocate Pascale Poncin, coordinatrice du projet. « Plus de soixante offrent aujourd’hui des consultations gratuites et, au 28 octobre 2025, 841 victimes avaient déjà été aidées, soit plus du double des 303 recensées l’an dernier. Nous recevons en moyenne vingt appels par semaine, contre dix auparavant. »
Si le succès du projet montre qu’il répond à un besoin réel, il renvoie aussi à une réalité inquiétante. Selon les chiffres de la police fédérale, les faits à caractère sexuel enregistrés à Bruxelles sont passés de 1.846 en 2023 à 2.714 en 2024. Entre janvier et juin 2025, 1.048 nouveaux cas avaient déjà été comptabilisés.
La Rédaction
(Photo d’illustration : Guillaume Saligot/Ouest-France)