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À Bruxelles, les blocs de béton font office de politique de mobilité (Humeur)

par Nicolas de Pape

On ignore si certains décideurs politiques bruxellois sont actionnaires dans le béton – et particulièrement dans sa version « blocs inesthétiques ». Mais on en trouve partout dans la capitale, de manière provisoire ou définitive. Le Bois de la Cambre en est l’exemple caricatural mais Rue de la Loi et tant d’autres boulevards de prestige en souffrent aussi. Plus moche, tu meurs.

Sur Facebook, Serge Litvine résume une situation devenue absurde : « Plus de cinq ans que l’interdiction de la circulation automobile dans presque tout le Bois de la Cambre est effective ! Des blocs de béton installés pendant la Covid pour réserver le bois aux promeneurs sont toujours là : avenue Diane avant l’avenue du Panorama, avenue de Groenendael au carrefour de la Drève de Lorraine… Et tout cela sans permis d’urbanisme, alors que nous sommes dans un site classé. »

Il rappelle qu’un précédent existait pourtant : « Le réaménagement du carrefour des Attelages, en 2005, avait été pensé et concerté, avec un résultat de qualité, tout en maintenant une liaison entre l’avenue Louise et la Drève de Lorraine. »

Or, les blocs posés en 2020 étaient présentés comme une phase test : un aménagement provisoire bénéficiant d’une dispense de permis limitée à deux ans. Cette durée est largement dépassée. « Nous avons demandé à l’administration régionale de constater l’infraction et d’ordonner à la Ville de retirer ces blocs. » Son verdict est sans appel : « Merci à Philippe Close pour son entêtement : le Bois de la Cambre – ou plutôt le dépotoir qu’il est devenu – est fermé de manière illégale et permanente. »

Le provisoire devenu permanent

Ville de Bruxelles, communes voisines ou Région bruxelloise : même combat. Le provisoire définitif défigure des lieux emblématiques. Le gouvernement en affaires courantes (lui aussi bientôt définitif ?) continue de pousser son plan Good Move, qui paralyse la capitale.

Les parkings, sous-terrains ou mules, sont de plus en plus coûteux, ces derniers après les 20 minutes réglementaires et étouffent le commerce local. L’idéologie « escrologique » croit que les bourgeois en automobile vont se rabattre sur des parkings de dissuasion bondés utilisés par les riverains, connectés à des transports en commun supposés rapides, mais en réalité lents. À l’inverse d’Amsterdam, où des parkings bon marché et bien connectés par tram permettent un accès fluide au centre, rien n’a été pensé sérieusement à Bruxelles.

Mais puisque le New York Times a parcouru l’îlot sacré, le Sablon et la Grand-Place pour conclure que Bruxelles est formidable… que demande le peuple ?

Nicolas de Pape

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