La scène est sobre, le ton ferme. Lors de sa conférence de presse estivale du 18 juillet, le chancelier allemand Friedrich Merz a mis fin à une époque : celle d’une Allemagne prête à signer sans trop rechigner les gros chèques pour l’Europe. Finie la générosité discrète, place à une Allemagne « normale », calculatrice, où chaque euro dépensé pour Bruxelles doit désormais être politiquement rentable.
Derrière les formules feutrées et les sourires de circonstance, Merz a acté un changement de paradigme. L’ère de la solidarité budgétaire européenne illimitée est bel et bien close.
L’Europe à géométrie variable : bienvenue dans le « club des sérieux »
Sous couvert de pragmatisme, Friedrich Merz redessine les contours de l’influence européenne. À peine avait-il terminé d’évoquer ses rendez-vous avec Keir Starmer, Emmanuel Macron et Donald Tusk qu’il dessinait en creux une nouvelle carte du pouvoir en Europe : celle d’un directoire resserré, un « format E3 élargi », dans lequel l’Italie de Giorgia Meloni pourrait, peut-être, avoir sa place… « si possible ».
Traduction : l’Europe des 27, paralysée par ses lenteurs et ses querelles internes, laisse place à des clubs fermés, entre capitales « qui partagent la même vision ». L’Europe des grandes décisions ne se jouera plus à Bruxelles, mais à Berlin, Paris, Londres ou Varsovie. Le reste ? Des spectateurs, au mieux des invités.
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