Le reportage “choc” de RTL-TVi consacré aux abus aux aides sociales en Wallonie, outre qu’il a été un franc succès d’audimat, continue de faire parler de lui. suscitant une pluie de réactions à travers le pays, notamment dans la presse néerlandophone. Si d’aucuns se montrent incrédules, d’autres mettent en doute la probité du journaliste Christophe Deborsu, dont ils estiment qu’il a monté un reportage « à charge ».
Le reportage, qui a notamment suscité un débat au sein du parlement hier (Axel Ronse (NV-A) ayant notamment ironisé sur l’attitude « Jacqueline » peu désireuse de recommencer à se lever le matin), a avant tout fait réagir les politiciens. Le Parti socialiste, par l’entreprise de son président Paul Magnette, a tenu à dénoncer la fraude qui « sape effectivement le fondement même de notre système de solidarité ». Mais M. Magnette a également tenu à alerter contre « certain discours et certaines émissions qui se complaisent dans la caricature, en donnant l’image fausse d’un système rempli d’abus ». « La grande majorité des bénéficiaires et des demandeurs d’emploi respectent les règles et se battent chaque jour pour trouver ou garder un travail ».
Un sentiment que ne partage pas, pour dire le moins, son homologue libéral Georges-Louis Bouchez : « voilà l’héritage de l’assistanat de gauche ; des gens qui ne vont pas travailler car ils ont goûté au plaisir de ne rien faire. Tout cela pour 2600 euros nets par mois sans compter les avantages d’un statut BIM qui a été donné à beaucoup trop de gens ».
« Si l’on prend les chiffres globaux pour la Wallonie, une personne sur sept souffre d’une maladie chronique et est incapable de travailler. C’est un véritable record. Nulle part ailleurs en Europe, on ne compte autant de personnes atteintes de maladies chroniques » – Hannelore Simoens, journaliste à la VRT
Un souci prioritairement sur les malades de longue durée
Le reportage de M. Deborsu a également fait réagir l’ensemble de la presse néerlandophone, du Standaard à HLN en passant par le Belang van Limburg. « Le reportage sur les chômeurs wallons suscite une grande polémique », titre HLN. Même titraille, essentiellement, pour le Standaard. Selon la journaliste Hannelore Simoens, de la VRT, « si l’on prend les chiffres globaux pour la Wallonie, une personne sur sept souffre d’une maladie chronique et est incapable de travailler. C’est un véritable record. Nulle part ailleurs en Europe, on ne compte autant de personnes atteintes de maladies chroniques. Les portes du chômage sont désormais bien gardées, mais celles de l’assurance maladie restent ouvertes ». « L’idée qu’il n’y a pas d’emplois disponibles actuellement est tout simplement fausse », selon elle ; « nombre de ces emplois ne requièrent d’ailleurs pas de diplôme et sont donc largement accessibles », poursuit-elle.
« En Flandre, des efforts sont déployés pour une meilleure réinsertion des chômeurs de longue durée », toujours selon la journaliste . « Les sanctions sont également plus sévères » estime-t-elle. « Elles font donc l’objet d’un suivi plus rigoureux. Mais la porte reste grande ouverte pour les indemnités maladie. C’est pourquoi des mesures plus strictes concernant les arrêts maladie de longue durée sont envisagées dans les négociations budgétaires du gouvernement De Wever ».
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