Un défilé militaire d’ampleur a réuni ce jour les leaders chinois, nord-coréen et russe.
Au balcon de Tiananmen, les trois dirigeants ont assisté côte à côte à un impressionnant défilé militaire, organisé pour marquer les 80 ans de la victoire sur le Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le rituel protocolaire a ensuite été mis en scène : poignées de main entre Xi, Poutine et Kim, salut aux vétérans centenaires, chants patriotiques sur la place couverte d’oriflammes rouges. Debout dans sa voiture décapotée, Xi Jinping a passé les troupes en revue avant de proclamer : « La renaissance de la nation chinoise est inarrêtable », appelant l’humanité à choisir « la paix plutôt que la guerre, le dialogue plutôt que la confrontation ». Sans jamais citer les États-Unis, ni les sujets qui fâchent, du commerce à Taïwan.
Mais Washington n’a pas tardé à réagir. Depuis son réseau Truth Social, Donald Trump a mêlé ironie et accusation : « Veuillez transmettre mes salutations chaleureuses à Vladimir Poutine et Kim Jong Un pendant que vous conspirez contre les États-Unis ».
La présence de Kim Jong Un, aux côtés de ses puissants voisins, constituait une première. Le dirigeant nord-coréen, discret sur la scène internationale depuis son voyage en Russie en 2023, a ainsi montré à ses compatriotes qu’il disposait d’alliés de poids.
Sur le fond, toutefois, rien n’a changé : Poutine ne montre aucun signe de céder sur l’Ukraine, malgré sa rencontre avec Trump en août, tandis que Xi tient tête à la guerre commerciale relancée par Washington. Mais l’image des trois hommes côte à côte, soigneusement immortalisée, vaut plus qu’un long discours : elle illustre une alliance de circonstances, forgée face aux pressions occidentales, et destinée à peser dans la recomposition des rapports de force mondiaux (voir notre analyse sur le sujet paru hier matin mardi).
La rédaction
(© Sergei Bobylev/TASS via ZUMA Press)