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En rejoignant une alliance PTB-PS à Bruxelles, Ecolo se tirerait une balle dans le pied (Édito)

par Nicolas de Pape

À l’heure où les tractations politiques se profilent pour former un nouveau gouvernement bruxellois, certains souhaitent installer un attelage inédit entre le PS, Ecolo et le PTB. Un gouvernement qui pousserait à l’extrême gauche, censé porter haut les idéaux de justice sociale, de transition écologique et de redistribution radicale.

Pourtant, pour Ecolo, cette alliance relèverait moins du pragmatisme politique que du saut de l’ange idéologique.

Car enfin, qu’aurait Ecolo à gagner à se compromettre dans une coalition dominée par un PTB dogmatique et un PS usé par des années de gestion clientéliste ? Le parti écologiste, souvent tiraillé entre son aile réaliste et sa frange plus radicale, risquerait tout simplement d’y perdre son âme… et ses électeurs modérés.

Une coalition qui présente des risques

Le PTB, ouvertement marxiste, ne se contente pas de contester le système : il veut le renverser. Son programme économique, irréaliste et punitif, s’accommode mal des compromis nécessaires à la gestion quotidienne d’une région complexe comme Bruxelles et quasiment en quasi-faillite. Quant au PS, il reste englué dans des logiques de pouvoir et de réseaux qui entravent toute réforme en profondeur. Ecolo,
en rejoignant ce duo, renoncerait à toute crédibilité gestionnaire.

Pis encore, cette coalition accentuerait le fossé entre Bruxelles et les autres régions du pays. Une ville-capitale dirigée par une majorité perçue comme anti-économie,anti-entreprise et fiscalement toxique risquerait de renforcer les tensions communautaires et de nourrir le ressentiment flamand.

Les Verts doivent résister aux sirènes rouges

Enfin, Ecolo a connu une grosse défaite aux élections de juin. La raison est même reconnue en interne : le parti a certainement été trop clivant, trop communautariste, ils doivent maintenant se recentrer sous peine de disparaître. Aller soutenir maintenant un gouvernement PTB-PS, et même Team Ahidar, serait la dernière chose à faire dans ce contexte.

Ecolo ferait donc bien de résister aux sirènes rouges. Il lui reste le choix : s’affirmer comme un partenaire de gouvernance crédible, tourné vers l’avenir et la modernité, ou céder à une alliance de circonstance qui flattera peut-être son électorat le plus militant, mais le condamnera à l’impuissance politique.

La transition écologique mérite mieux que des slogans et des postures. Elle a besoin de partenaires sérieux, d’une économie forte, et d’un cap clair. Le romantisme révolutionnaire n’a jamais planté un arbre, ni isolé une maison.

Nicolas de Pape

(Photo Belga : Hatim Kaghat)

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