Coup dur pour les finances publiques françaises : Fitch a abaissé vendredi la note souveraine de la France de AA- à A+. L’agence sanctionne la paralysie politique et l’incapacité à réduire un déficit public toujours proche de 5,4 % du PIB, loin de l’objectif de 3 % en 2029. « La chute du gouvernement illustre la fragmentation politique », souligne Fitch, estimant improbable une consolidation budgétaire ambitieuse.
Le ministre sortant de l’Économie, Éric Lombard, dit « prendre acte » de cette décision tout en insistant sur la solidité de l’économie française. Le nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu, de son côté, tente de rallier les forces politiques autour d’un budget, mais Fitch ne lui a pas laissé le « bénéfice du doute », comme le relaye Le Figaro.
Cette dégradation n’est pas sans conséquences : certains investisseurs étrangers, qui détiennent plus de la moitié de la dette française, pourraient réduire leurs placements, poussant les taux d’intérêt à la hausse. Toutefois, les marchés avaient déjà intégré la fragilité budgétaire française.
Pour les analystes, Fitch corrige surtout une anomalie : la France restait mieux notée que l’Espagne ou le Portugal, pourtant capables d’emprunter à des taux comparables grâce à une trajectoire de déficit plus crédible. Même l’Italie, plus endettée, bénéficie désormais de conditions proches, après avoir réduit son déficit.
La dette française atteint 3 345 milliards d’euros et la charge d’intérêts pourrait dépasser 107 milliards en 2029, contre 59 milliards en 2024. Dans ce contexte, la perspective d’un compromis politique paraît incertaine, tant la tentation d’une dissolution de l’assemblée nationale continue de planer.
La rédaction
(Lionel BONAVENTURE / AFP)